2.2.2.3. Formulation de l’hypothèse

L’écriture modifie la configuration public/privé

Au terme de cet effort de problématisation, nous disposons pour la suite de notre travail d’une hypothèse générale selon laquelle l’écriture modifie la configuration entre public et privé. Il s’agit donc d’un objet éminemment politique dans la mesure où la sphère publique, et souvent le pouvoir politique, s’applique par l’écriture à des individus. Réciproquement, le privé que l’on construit ou reconstruit par l’écrit peut se constituer contre cette sphère publique.

Pour préciser l’analyse, nous nous appuierons sur les trois dimensions de l’individualisation par l’écriture que nous avons dégagées.

La première dimension consiste à analyser les modes scripturaux d’identification et leur reprise éventuelle par les scripteurs.

La deuxième dimension conduit à décliner la pluralité des échelles du privé et à observer le rôle différencié joué par l’écrit à chacune d’entre elles.

La troisième dimension vise à démêler les significations données à l’écrit comme moyen de constituer un espace à soi, éventuellement vecteur d’expression du secret, sans préjuger de la revendication d’une singularité.

Nous pouvons dès lors reprendre à nouveaux frais la catégorie d’écrit « pour soi ».