2.3.1.1. L’écrit qui encadre : mesure, organisation, contrôle

Nous avons indiqué en introduction que la CMDT joue un rôle important dans les régions où elle opère, dans ce qu’elle définit volontiers comme son activité d’ « encadrement » du monde rural. Bien que la perspective de la privatisation l’amène aujourd’hui à se recentrer sur la filière de production du coton dans un sens restreint, le champ de ses activités demeure large. Mais qu’est-ce qu’encadrer ? C’est d’abord délimiter, déterminer les contours d’une activité, ou plutôt d’une série d’activités. Cette délimitation a pour traduction physique la délimitation des champs, le quadrillage des terres. Mais encadrer signifie également constituer des populations en un corps organisé. A cet égard, la CMDT, avec sa hiérarchie professionnelle qui intègre ses cadres et ceux des paysans qui occupent des postes au sein des AV, constitue un maillage social serré. Elle prend même le relais de l’Etat dans une perspective de gestion des populations par l’établissement de statistiques fines.

Nous avons évoqué la mise en place dans les années 1970 du système des associations villageoises (AV), qui repose sur la délégation de certaines tâches aux paysans. Nous allons étudier tout d’abord l’organisation de la production cotonnière et la répartition des tâches entre les différents acteurs : l’agent de la CMDT chargé du village, les membres du bureau de l’AV, l’ensemble des producteurs membres de l’AV.