Registres d’état civil

Le village de Kina a longtemps dépendu pour l’état civil du chef-lieu d’arrondissement, Fana. Le déplacement du centre d’état civil à Balan fait suite à la mise en place des communes rurales dans le cadre de la décentralisation.

A la mairie de Balan sont conservés deux épais cahiers qui sont les documents issus du recensement administratif de 1996. Sur chaque double page se déploie un tableau à entrées multiples dont une des premières colonnes est constituée par la liste nominale de tous les habitants. Face à la colonne des noms et prénoms, le registre d’état civil donne un ensemble de traits distinctifs de la personne : date de naissance ; lien de parenté avec le chef de famille ; ethnie ; niveau d’étude (sont distingués : L1, niveau premier cycle ; L2, niveau second cycle ; L3, niveau Lycée ou formation professionnelle ; les autres sont identifiés comme « ill. » pour « illettré »). Ces document sont annotés : les personnes décédées sont rayées au bic rouge ; des mentions marginales apparaissent : « mariée à … » pour une femme mariée hors du village, « absent », « mutation » pour des instituteurs, etc.

Ces documents servent de base au calcul de l’impôt, aujourd’hui « taxe de développement local », à verser à la mairie. L’agent municipal présent à Balan lors de notre enquête nous a précisé que les fiches de rôle (document pour le paiement de l’impôt établi pour le village et remis au responsable administratif du village) sont établies à partir de ces cahiers. Notons que ce dernier élabore ses propres calculs.

Les déclarations de naissance sont par ailleurs enregistrées dans un autre cahier, qui constitue le registre d’état civil à proprement parler. Celles-ci ne sont reportées dans les cahiers de recensement qu’à la demande expresse de la famille, ce qui signale d’emblée le caractère limité des mises à jour effectuées sur ces documents. Du reste, ces déclarations sont rarement effectuées, peut-être en raison du coût d’établissement des documents : pour 500 F CFA le déclarant se voit délivrer un extrait d’acte de naissance original et deux copies. Le montant d’un jugement supplétif, impératif lorsque les parents attendent la présentation à l’examen de fin d’études du premier pour effectuer cette formalité, est quant à lui de 10 000 F CFA.