2.3.3.3. Langues des lettres

La lettre étant par définition partie prenante d’au moins une interaction, le choix d’écrire en français ou en bambara 339 est le résultat de stratégies complexes faisant intervenir les compétences linguistiques et sociales de l’expéditeur, celles des scripteurs éventuels dans un cas de délégation, ainsi que celles prêtées au destinataire et parfois à son entourage. Nous parlons de compétences linguistiques et sociales, dans la mesure où savoir écrire ou lire une lettre est une compétence qui ne requiert pas seulement un niveau de maîtrise de l’écriture de la langue mais une connaissance des usages épistolaires. Ces stratégies combinent le souci d’une bonne transmission du message et celui de la confidentialité qui varie selon le contenu.

On peut distinguer deux ordres de considération : du côté du scripteur, celui-ci se livre à une appréciation de son aptitude différenciée à écrire dans les deux langues, du côté du destinataire, les compétences lectorales sont également estimées.

Notes
339.

Nous n’aborderons pas le cas des lettres en arabe (rappelons que l’aptitude à lire une lettre en arabe est revendiquée par 6 villageois, celle à en écrire une par 4 villageois - données de notre questionnaire).