3.1.4.2. La faible variation des supports

Dans notre corpus, la forme dominante est celle du cahier petit format à grand carreaux, le cahier scolaire. Les cahiers reçus lors de formations sont de ce type. Une forme apparaît dans trois documents : celle du cahier quadrillé à grands carreaux avec un petit interligne pour écrire les minuscules ; il s’agit d’un support éminemment scolaire. Un bloc à grand format et à petits carreaux est le support des écrits de l’institutrice. Des feuilles volantes issues de cahiers ou de blocs grand format renvoient sans doute à des usages administratifs. Ce support est investi de manières diverses, qui ne renvoient pas toutes à l’usage attendu de « l’espace graphique du cahier scolaire » : si l’écriture qui fait opérer au cahier un quart de tour, le prenant comme un bloc, est apparemment recommandée lors de certaines formations, en revanche l’écriture transversale qui occupe plusieurs pages du « cahier de souvenirs » de Ganda Camara est plus inattendue.

Soulignons l’omniprésence de ce support d’écriture. En effet, la majorité des écrits photographiés sont des pages de cahiers, qu’il s’agisse de cahiers proprement dits, ou de feuilles volantes, dont le quadrillage et la marge, d’une part, les bords déchirés d’autre part, attestent qu’elles proviennent d’un cahier. Notons cependant que la domination du cahier ne signifie pas la méconnaissance d’autres supports possibles : au contraire, des imprimés, consciencieusement remplis, traduisent la diffusion d’une culture matérielle de l’écrit administratif ; les lettres reçues peuvent être écrites sur du papier blanc, ou à en-tête (Moussa Coulibaly reprend ainsi pour une de ses lettres une feuille d’un document type « Manifold » où figure un emplacement indiqué pour la date, qu’il utilise du reste pour dater ce courrier).