3.4.2. La copie, mode d’appropriation

Comme le rappelle, en introduction à l’ouvrage collectif consacré à la copie qu’elle a dirigé, Christine Barré-De Miniac, la copie est aujourd’hui dévalorisée en France dans les pratiques pédagogiques (BARRÉ-DE MINIAC, C. 2000a).

De ce point de vue là, la situation est un peu différente sur notre terrain. Certes, l’évolution récente des pratiques pédagogiques, avec l’introduction depuis le début des années 1990 de la pédagogie convergente a mis en cause la copie, tout comme en France. La pratique du « texte libre », proposée par C. Freinet, s’inscrit en effet contre des pratiques de copies assimilées à un dressage. Cependant, à la différence de ce qui se produit en France, on peut noter qu’une indifférence prévaut dans la société pour le détail des pratiques pédagogiques. L’incidence de ces pratiques se limite aux dernières générations d’écoliers - elle est du reste limitée comme le montrent les travaux disponibles (TRÉFAULT, T. 2000). La copie est une pratique d’écriture centrale dans la socialisation connue par nos enquêtés, de même que dans les formations d’alphabétisation et de post-alphabétisation. Elle joue un rôle prépondérant également dans la filière coranique.

Le travail sur la copie s’inscrit dans la problématique qui est la nôtre d’une articulation des socialisations à l’écrit et des pratiques observées. En effet, cette pratique pose la question des conditions culturelles d’acquisition et d’usage de l’écriture.