Annexe 2. Le test

1. Note ethnographique

J’ai indiqué en 1.1.1.1 ma réticence à utiliser un outil tel que le test qui réintroduit la logique (scolaire) de l’évaluation que j’ai cherché à mettre à distance dans les entretiens et lors des observations.

Mon hésitation à recourir à cet outil se double d’un problème matériel lié au fait que, pour des raisons de temps et d’homogénéité des conditions de réalisation, j’ai eu recours à un procédé collectif, demandant à ce que les gens se déplacent. Il s’agit là d’un contexte très différent des entretiens pour lesquels je me suis toujours moi-même rendue chez les gens ; pour limiter les déplacements, j’ai toutefois organisé des séances dans chaque quartier, et à chaque fois séparément pour les hommes et pour les femmes. Dans le cas de la session organisée pour les hommes du quartier du centre, le cadre retenu par les participants a finalement été l’école, ce qui bien entendu renforce le caractère scolaire de l’exercice. Signalons également que j’ai été assisté par un des instituteurs. Notons que les enquêtés sont familiers de ce type de contexte qui est celui des formations pour lesquelles le cadre physique est en général l’école.

Avant de distribuer les feuilles, je rappelle le cadre de ma recherche, en tant qu’étudiante à en France soucieuse de mettre en valeur l’importance et la qualité des usages de l’écrit. Je précise que les noms ne seront pas mentionnés dans le rapport final et que les copies ne seront pas notées.

Ensuite je demande avec quelle orthographe les participants sont les plus familiers.

1ère partie en bambara pour tous :

- dictée en bambara : par mon assistant

- lecture en bambara : le texte est distribué et la consigne de lire silencieusement est donnée, pour 5 minutes ; puis mon assistant lit les questions en bambara et on laisse 20 minutes aux auditeurs.

2ème partie : je fais la même chose pour le français

En partant un cadeau symbolique est remis à chaque participant (mon assistant précisant bien que « sara tε », ce n’est pas une rémunération) : un petit paquet de thé et un sachet de sucre.

Les enquêté ont eu des attitudes variées par rapport à l’exercice lors de la passation. Comme il s’agissait d’un exercice proposé sur une base volontaire, les enquêtés s’y sont soumis d’assez bon gré. Cependant, certains ont indiqué qu’ils se demandaient bien à quoi tout cela finirait par servir ; d’autres y ont pris au contraire un plaisir visible. Finalement, ce qui est testé, ce ne sont pas simplement des aptitudes scolaires mais aussi la propension des uns et des autres à jouer le jeu.