Joane Nagel s’est intéressée à la mobilisation ethnique, notamment amérindienne, qu’elle considère comme un ensemble de processus par lesquels les groupes ethniques s’organisent et se structurent sur la base d’une identité ethnique commune en vue de l’action collective. Elle s’est attachée avec Matthew Snipp à définir le processus de réorganisation ethnique, ce mécanisme central du changement ethnique qui permet de comprendre la persistance et la transformation de l’ethnicité amérindienne. Ce processus s’opère quand :
‘« […] an ethnic minority undergoes a reorganization of its social structure, redefinition of ethnic group boundaries, or some other change in response to pressures or demands imposed by the dominant culture. From this viewpoint, ethnic reorganization is a mechanism that facilitates ethnic group survival, albeit in a modified form »7 (Nagel & Snipp, 1993 : 204).’Il prend différentes formes culturelles, politiques, sociales et économiques et permet la constitution et la persistance des groupes ethniques et de leurs frontières.
« La réorganisation ethnique se produit lorsqu’une minorité ethnique doit faire face aux pressions ou aux demandes imposées par la culture dominante. Elle se traduit par une réorganisation de la structure sociale, une redéfinition des frontières ethniques du groupe ou tout autre changement. De ce point de vue, la réorganisation ethnique est un mécanisme qui facilite la survie ethnique du groupe, même sous une forme modifiée. »