II- L’administration coloniale du territoire indien

‘« Tandis que la nature de son activité avait poussé le marchand de fourrures à s’accommoder dans une certaine mesure des Indiens, le colon ne ressentait nul besoin et, par voie de conséquence, nul désir d’être conciliant et tolérant. Le colon vint recréer une civilisation étrangère sur la frontière, alors que le marchand de fourrures avait dû agir avant tout dans le contexte de la culture indienne » (Fisher, 1977 : 60).’

Les récits de voyage des explorateurs firent le tour du globe. L’Amérique si étrange et inconnue à l’arrivée de Christophe Colomb en 1492, ne le fut plus à la fin du 18ème siècle, même si une grande partie du Centre et de l’Ouest était encore inexplorée. L’Indien ne fut plus ce commerçant habile et indispensable mais un « sauvage encombrant » qui devait être civilisé ou disparaître. Ses frontières territoriales et ethniques furent déplacées et sa culture dénigrée. L’État américain imposa aux communautés indiennes un modèle tribal et leur assigna une identité ethnique, celle de « tribus domestiques, dépendantes ».