1. Le mouvement indien

Une des premières revendications des nouvelles organisations indiennes, comme le National Indian Youth Council (NIYC) et l’ American Indian Movement (AIM), fut la dissolution de la Résolution 108 de la politique de liquidation des réserves de 1953 et la question de l’autonomie. Les communautés se sentaient menacées par la suppression du statut fédéral des réserves. Elles souhaitaient voir disparaître cette résolution et acquérir plus d’autonomie sur les aides financières fédérales. Elles profitèrent de la conférence de Chicago de 1961 où plus de sept cents Indiens de soixante-quatre tribus étaient présents, pour exprimer leurs doléances et rappeler à l’État ses engagements :

‘« […] Nous, peuples indiens, devons être gouvernés démocratiquement et disposer du droit de choisir notre mode de vie. […] Nous croyons dans le droit inhérent de tous les peuples de conserver leurs valeurs spirituelles et culturelles et dans le fait que le libre exercice de ces valeurs est nécessaire au développement normal d’un peuple quel qu’il soit. Les Indiens ont exercé ce droit inhérent de vivre à leur façon des milliers d’années avant que l’homme blanc arrive et prenne leurs terres.  […] Ce que nous demandons à l’Amérique n’est pas la charité, ni le paternalisme, même bienveillant. Nous demandons seulement que la nature de notre situation soit reconnue et devienne la base de la politique adoptée et des mesures prises. En somme, les Indiens demandent une aide, technique et financière, pendant qu’elle est nécessaire et aussi longtemps qu’il le faudra, afin de pouvoir, dans l’Amérique de l’ère spatiale, retrouver une partie de cette capacité d’adaptation dont ils jouissaient à l’époque où ils possédaient leur terre natale » (cité par Delanoë & Rostkowski , 2003 : 315).’

Ces nouvelles organisations avaient été créées par de jeunes indiens qui reprochaient aux anciennes organisations comme le National Congress of American Indians (NCAI) d’être trop conservatrices, pas assez représentatives des populations indiennes les plus défavorisées et pas assez virulentes envers le gouvernement.