Après le voyage de Bella Bella, la tribu suquamish obtint en 1994 un énorme tronc de cèdre et envisagea la construction d’un canoë de mer. L’expérience fut un échec et le tronc fut finalement utilisé pour fabriquer un totem, des pôles et des canoës de compétition. Ce fait marqua la mémoire collective et laissa des traces à tel point que le Conseil tribal ne souhaita plus financer un tel projet. La tribu se contenta de prendre part au voyage à bord du Raven, un canoë de style nootkan, qu’elle empruntait depuis toutes ces années à Martin Sherwood, un homme « blanc » de Seattle. Elle était également représentée depuis 1997 par le canoë en cèdre de style salish, le Wes-i-dult, de la famille Carriere.
Au cours de ces années 1990, Peg Deam, spécialiste culturelle et Song Catcher 194 , répertoria une trentaine de chansons et proposa en 1998 au Conseil tribal, dans le cadre du département Cultural Development, un projet de groupe de danse. Car le sixième rassemblement annuel allait avoir lieu, pour la première fois depuis 1993, en territoire ahousaht (Colombie Britannique) et rappelait Bella Bella et les promesses de revitalisation culturelle que s’était fixée à l’époque la tribu. Ce voyage d’environ 250 kilomètres le long de la côte de la Colombie Britannique était l’occasion de montrer aux autres tribus comment les Suquamish s’engageaient depuis toutes ces années dans ce travail de revitalisation de la culture indienne et de participer plus activement aux festivités et aux potlatch proposés par les hôtes. Le Conseil tribal accepta donc le projet et le groupe de danse vit le jour en 1999 et prit part avec l’équipage du Raven et du Wes-i-dult à ce sixième rassemblement « Heshunth huucaapi tlahaqsak : gathering focus on youth » dans la réserve Marktosis de l’île Flores.
Le song catcher est chargé de récupérer les chants qui ont appartenu ou appartiennent aux membres de sa tribu. Ces chants ne peuvent être empruntés et chantés sans l’accord des propriétaires. Certains chants peuvent être donnés.