L’hôte squamish

Le 27 juillet, après une semaine passée en mer, nous arrivions en fin de journée chez les Squamish de Vancouver. Nous devions prendre part à ce grand rassemblement organisé par la tribu squamish. Comme à notre habitude, nous demandâmes aux dignitaires, un peu avant tout le monde, l’autorisation d’accoster leur territoire. En effet, la grande Welcoming Ceremony n’était prévue que le surlendemain.

Cette cérémonie fut une des plus impressionnantes qu’il m’ait été donnée de voir. J’eus l’occasion tout au long de ce voyage et de mon premier voyage en 1999, d’assister à de nombreuses Welcoming Ceremonies, chaque fois que les canoës devaient accoster un territoire étranger. Cela durait en général deux heures, voire un peu plus, à mesure que le nombre de canoës augmentait au fil de voyage. Mais cette cérémonie de bienvenue squamish dura plus de quatre heures. Le nombre de participants et de canoës était important. De plus, la qualité artistique et esthétique des chants et des danses ainsi que les rituels cérémoniels étaient remarquables. C’était comme une sorte de ballet orchestré par le canoë squamish. Ce dernier allait chercher à environ trente mètres du rivage, un canoë. Il l’invitait à le suivre et à rejoindre les autres embarcations alignées le long du rivage où les attendaient le groupe de danse et trois chefs squamish. Les tribus du Nord (Kwakiutl du nord : Heiltsuk. Kwakiutl du sud : Campbell River, Fort Rupert, Quatsino. Nootkan : Nuu-chah-nulth) avec leurs imposants canoës de type northern et nootkan, s’avancèrent les premières. Elles demandèrent dans leur propre langue, aux chefs, le droit de se restaurer sur ce territoire. Elles accompagnèrent cette demande par des chants voire pour certaines par des danses de masques (cf. DVD) 258 .

Ces règles établies en matière d’étiquette, d’honneur et de préséance régissent un territoire et sont attachées à une autorité politique tribale. Elles marquent une frontière qui symbolise la différenciation et l’appartenance tribale que l’on retrouve pendant toute la durée des festivités dans les échanges cérémoniels et la distribution de richesse.

Puis, ce fut au tour des Suquamish de se présenter devant les chefs squamish avec leurs trois canoës, le « Wes-i-dult », le « Duk w č ə ł  », le « Tana Stobs », arborant chacun un étendard portant l’emblème de la tribu (cf. Illustration IV).

Figure IV. Emblème suquamish
Figure IV. Emblème suquamish

Dessin : Deam, Peg, 2001, Suquamish Newsletter

Cette figure symbolique avait été proposée et réalisée par Peg Deam. Elle représentait selon Peg, « The Home for Suquamish . We are home here, it is who we are » 259 (Entretien avec Peg Deam, le 07/10/2002). Le corbeau sur la gauche était un hommage au canoë Raven qui avait permis à la tribu de prendre part au premier grand voyage en canoë à Bella Bella, puis aux suivants. Le saumon sur la droite rappelait un des animaux les plus respectés par les Indiens du Puget Sound. En bas, deux canoës de style nootkanet en haut, deux autres de style coast salish. Ces quatre canoës dessinaient la silhouette de la maison communautaire à l’intérieur de laquelle se trouvaient deux mains, levées vers le ciel, en signe de bienvenue. Enfin, le soleil, la mer et les arbres représentaient l’environnement du Puget Sound dans lequel la tribu puisait sa nourriture et les éléments nécessaires au maintien et au développement de sa vie sociale et culturelle.

Ce fut donc avec fierté que les équipages avancèrent vers le rivage. Ed, le capitaine du Wes-i-dult, fut le premier à se présenter, à présenter sa famille, sa tribu et à demander l’autorisation d’accoster le territoire. Ensuite, Nigel, le capitaine du Duk w č ə ł,proposa à Katie, d’endosser le rôle du capitaine, le temps de cette présentation. Katie fut très honorée de prendre la parole, elle me raconta que

‘« When the canoe came, I was very nervous and I thought I have done this many times when I was princess long time ago. I was really nervous and I just said what is really came out. It was a lot of fun and every body looked at me. It was kind of growning experience, come for young girl to young woman, an experience of growning up this year. Many Kids came to see me and asked me questions. It was good feeling that I am growning up and I am ready to put all away and I can do it. It was cool » 260 (Entretien avec Katie Deam, le 28/08/2001).’

Enfin, Nick, le capitaine du Tana Stobs fit de même avec Samy 261 , l’un de ses pagayeurs, qui reconnut avoir été, lui aussi, à cet instant du voyage, très nerveux.

‘« […] I had to speak for our canoe, for welcoming. I was really nervous, it is a hard work put into. It is really attend to canoe journey, just feel so rewarding that is motivation, all the pleasure. Ray was hold the canoe and he told me a native language up there to welcome tribe and I did myself. I did pretty good. It was sweet. I loved it » 262 (Entretien avec Samy Mabe, le 29/03/2002).’

Ces apprentissages furent une opportunité pour les jeunes d’avoir des responsabilités et des engagements envers leur communauté. Ils purent représenter avec fierté leur tribu et leur culture, sous le regard bienveillant du groupe. Ces instants développaient une confiance, une estime et un dépassement de soi. Ils étaient valorisants et gratifiants pour le jeune et sa tribu.

Au total, plus de soixante canoës, soit une trentaine de tribus, participèrent à cette cérémonie, avant de se retrouver autour d’un grand dîner. Après ce repas, les tribus se relayèrent et occupèrent, pendant plus de quatre heures, la « piste » de la maison communautaire squamish. Elles proposèrent un ensemble de danses et de chants assez spectaculaires et fortement ancrés dans un passé historique et mythique. Vers 23 heures, une vingtaine de chanteurs heiltsuk et nuu-chah-nulth installèrent un énorme tronc de plus de dix mètres au fond de la scène, en guise de tambour et attendirent le signal du maître de cérémonie. Ce dernier expliqua à l’assemblée l’origine des six chants et danses 263 qu’ils allaient interpréter. Puis, il rappela que ces chants avaient été interdits durant la colonisation. Enfin, il ajouta qu’ils étaient tous très fiers et heureux de pouvoir les partager avec le public. Les chanteurs commencèrent en rythme, à marteler le tronc avec leur bâton. Les premières danseuses entrèrent sur la piste, en arborant ces magnifiques et célèbres capes noires ornées de dessins rouges et bordées de boutons blancs, une plume d’aigle ou une pagaie à la main. Puis, sortant de nulle part, un danseur masqué accompagna les mouvements de ces danseuses. Vers une heure trente du matin, le groupe entonna sa dernière chanson et invita les spectateurs à se joindre aux danseurs afin de mettre fin aux festivités de cette première journée (cf. DVD).

Forte de cette effervescence culturelle de la veille, la tribu suquamish était prête à montrer ses savoir-faire et à occuper la « piste », comme les autres tribus l’avaient fait avant elle. Le potlatch squamish était l’occasion de parler de son histoire, de sa culture, de se différencier et d’affirmer son statut tribal. C’était aussi une manière de se rapprocher de toutes les nations présentes, en partageant un objectif commun de restitution, de transmission, de partage des connaissances et des savoir-faire afin de fournir des bases solides à cette jeune génération dont dépendait l’avenir. Les jeunes devaient écouter, respecter et représenter leur communauté. Ils devaient montrer ce qu’ils avaient appris avant et durant le voyage, être des témoins de ce rassemblement et de ses nombreuses manifestations cérémonielles, comme cette cérémonie organisée par les Kwakiutl du Sud de Fort Rupert. Ces derniers avaient récemment humilié et déshonoré les Squamish et souhaitaient effacer cet incident malencontreux, en organisant un potlatch « pour sauver la face » (Kenyon, 1977). Ils souhaitaient se racheter en faisant des excuses publiques et en donnant une embarcation de haute mer de 15 mètres de long (cf. DVD). Le canoë restait un bien de prestige au caractère somptuaire, usuraire et agonistique (Mauss, 1969) dont la valeur monétaire était considérable. Il symbolisait une richesse culturelle, un pouvoir économique et une identité tribale.

Ce potlatch dura plus de trois heures. Les Kwakiutl choisirent quatre témoins qui revinrent sur l’importance de la transmission de la culture et de cette cérémonie pour les jeunes et la communauté autochtone. Ils furent remerciés par un don très symbolique de quelques billets de un dollar. Cette prestation permit aux Kwakiutl de « rembourser leur dette » et de maintenir leur réputation au sein du réseau intertribal.

Après cet étalage théâtral de prérogatives cérémonielles, ce fut le tour des Suquamish d’entrer en scène (cf. DVD). Peg Deam et Tina Jackson entrèrent sur la piste en entonnant la Gathering Song. Elles étaient accompagnées par des danseuses vêtues de robes en cèdre ou en laine et par les pagayeurs, les capitaines, les aînés et Bennie Armstrong, le chef de la tribu. Tous étaient vêtus d’un tee-shirt 264 , reprenant l’emblème représenté sur les drapeaux des canoës (cf. illustration IV).

A la fin de la chanson, Bennie Armstrong s’avança au centre de la piste et présenta les trois équipages suquamish et leur capitaine. Puis, il poursuivit son discours éloquent en revenant sur le comportement honorable des adolescents pendant tout le voyage et en profita pour les féliciter. Il termina en introduisant et en annonçant la représentation du groupe de danse. Chaque danseuse présenta sa famille et sa tribu en lushootseed avant d’exécuter la Spinning Water Dance, la Paddle Dance et l’Animal Dance. Puis, elles finirent leur spectacle en invitant le public à les rejoindre pour une Squaw Dance. Cette danse très festive, conviviale et ludique consiste, tout en étant accroupi, à sauter au rythme des tambours. Le gagnant est celui qui s’est écroulé le dernier sur le sol. Peg m’expliqua de retour à la réserve de Port Madison que cette présentation, ces chants et danses étaient une manière de

‘« […] show the Suquamish’s culture, share our culture with them. […] Potlatch it is time of gathering. Many tribes always go to show respect, power and seriously of gathering. Il is always powerful to have fun when we come together like that. We like to bring fun’s songs too » 265 (Entretien avec Peg Deam, le 22/08/2001).’

Ces danses, et plus particulièrement la Squaw Dance, permirent de détendre une atmosphère un peu pesante. La réputation de la tribu était en jeu. De plus, grâce à cette danse, le jeune homme suquamish que la tribu avait quelques jours auparavant réprimandé et exclu du voyage en mer, en raison de son attitude déplacée et irrespectueuse, gagna plusieurs bandes de cèdres et fit preuve de sagesse, de maturité et de respect, en les offrant aux aînés puis aux autres personnes présentes. Le groupe le félicita et lui donna une couverture. Ce dernier s’excusa une nouvelle fois et remercia tout le monde.

Puis le groupe organisa un « give-away » plus solennel, théâtral et protocolaire pour honorer l’hôte. Bennie Armstrong fut chargé, une liste à la main, (il ne fallait surtout pas oublier ou écorcher le nom d’un dignitaire et savoir quels étaient les rangs de chacun), d’appeler un par un et suivant leur rang dans leur communauté, les dignitaires squamish tandis qu’un jeune suquamish était chargé d’offrir à chacun une couverture 266 .

‘« […] When we got to North Vancouver, we had seven currenty chiefs that we would be recognized and give them paddles and blankets. There were two chiefs that we had not on a list. So we gave nine blankets just to show them our appreciation to taking us to their long house and hosting us. My wife made two dozen and wanted to give them to elders specifically. So every body had a various degree of gift, a various degree of value. And I believe in an old ways that people who were the more powerful people in the tribe or the more elderly got the better gift. So that why we tried to do it, my wife gave all those to the more respectly elders » 267 (Entretien avec Bennie Armstrong, le 22/08/01).’

Peg désirait aussi, au nom de sa famille, honorer les Squamish et les remercier pour la nourriture et leur accueil.

‘« When I gave away part of my necklace, it was to honor Squamish about what they prepared to this gather and work they done to host so many tribes. I have great respect and I wanted to show that. So I brook my necklace and gave away for them. I wanted that my family show to Squamish people that they respected them and acknowledged them for what they were doing and accomplishing. Many other Coast Salish tribes showed their respect by sharing or give-away necklace as I did. Continuing tradition, it is part of our culture. The give-away, it is material things but giving away more it is just respect. It is acknowledging people and giving our respect and thankfulness » 268 .(Entretien avec Peg Deam, le 22/08/2001).’
Photo XLI. Collier en Dentalia shells appartenant à Katie Deam.
Photo XLI. Collier en Dentalia shells appartenant à Katie Deam.

Photo : R. Merlet (2001).

Avec l’aide de sa fille Katie, de son fils Dale et de quelques autres jeunes suquamish, Peg distribua à plusieurs membres squamish, en fonction de leur rang, les perles et les dentalia shells 269 (cf. photo XLI) du collier qu’elle portait.

‘« In Squamish long house, my mun had decided during the day that she is going striped necklace down. That show how important you are and how much you are to give this away. It is very honorable and it was hard to me to see necklace goes away but it was time to give-away. The bottom was to give-away to every body and the top was for chiefs. Me and my brother helped because it was a family necklace and a couple helper » 270 (Entretien avec Katie Deam, le 28/08/2001). ’

Ce don lui permit de remercier et d’honorer en son nom, au nom de sa famille et de sa tribu, l’hôte squamish. Cette dépense ostentaire était aussi une façon de s’assurer un prestige et la reconnaissance de sa tribu.

La cérémonie se termina par une distribution de foulard, de petits colliers, d’argent et d’articles divers, à l’ensemble des spectateurs et par une invitation à un grand rassemblement en 2009 dans la réserve de Port Madison. Sur le conseil de son ami squamish Ray Natrall, Bennie Armstrong, une pagaie à la main, annonça au nom de son Conseil tribal et en tant que chef et représentant des Suquamish, que sa tribu s’engageait à prendre en charge le rassemblement annuel de 2009. Il défia quiconque de prendre cette pagaie et de la ramener à Port Madison en 2009. Les Squamish acceptèrent le défi et firent la promesse d’assister à cette fête, la pagaie à la main.

En lançant ce défi, la tribu gagnait en reconnaissance, en prestige et en respect. Seules les tribus culturellement, économiquement et politiquement très organisées, actives et finalement puissantes, avaient la capacité financière mais aussi les ressources culturelles suffisantes pour organiser de tels rassemblements. De plus, ce futur potlatch était une façon de réunir la communauté autour d’un projet commun et une opportunité pour tous ces adolescents devenus adultes, d’exprimer et de mettre en pratique toutes les connaissances accumulées aux cours de leurs divers voyages. La date de cette fête n’était pas anodine puisqu’elle correspondait au vingtième anniversaire de « Paddle to Seattle ». La tribu souhaitait utiliser cet anniversaire pour médiatiser un peu plus l’événement, trouver des sponsors, solliciter des partenariats avec la ville de Seattle et de l’État de Washington et profiter de cette effervescence pour développer de nouveaux projets.

Ces rassemblements sont loin d’être de simples fêtes innocentes de danses et de chants. Ils sont certes un moyen de se divertir mais en aucun cas une « réjouissance innocente ». Au contraire, ces interactions intertribales sont des attributs structuraux performatifs de l’identité tribale. Elles permettent d’exprimer, de transformer, de confirmer des identités individuelles et collectives et de maintenir une dignité et une fierté tribale. Car derrière ces règles de bienséance, ces valeurs culturelles restituées et transmises, se cachent des « petites entreprises » en train d’écrire leur histoire tribale contemporaine.

Notes
258.

Voir recto dernière page de couverture.

259.

« La maison des Suquamish. Nous sommes ici chez nous. C’est ce que nous sommes. » (Entretien avec Peg Deam, le 07/10/2002).

260.

« Quand le canoë est arrivé, j’étais très nerveuse et puis je me suis rappelée que j’avais déjà fait ça plusieurs fois lorsque j’étais princesse. J’étais très nerveuse et j’ai juste dit ce qui m’est passé par la tête. Tout le monde avait les yeux fixés sur moi, c’était sympa. C’était une expérience enrichissante, j’ai beaucoup grandi durant ce voyage. Je suis devenue une jeune femme. Beaucoup d’enfants sont venus me poser des questions. C’était une sensation agréable et c’était gratifiant de penser que je pouvais le faire, que j’étais prête à avancer et que je grandissais. » (Entretien avec Katie Deam, le 28/08/01).

261.

Samy est d’origine suquamish. Il participa pour la première fois à un voyage annuel en 2000.

262.

« Pour la cérémonie de bienvenue, j’ai dû parler au nom de notre équipage. J’étais très nerveux, c’est un exercice difficile de participer à un voyage. Cela demande beaucoup d’attention, mais on se sent récompenser et c’est motivant et c’est que du plaisir. Ray tenait le canoë et il m’a chuchoté quelques mots en langue indienne pour que je puisse présenter la tribu. Je l’ai fait tout seul et je m’en suis plutôt bien sorti. C’était agréable, j’ai adoré. » (Entretien avec Samy Mabe, le 29/03/2002).

263.

Les Heilsuk et Nuu-chah-nulth ont réalisé durant cette soirée six chants et danses (Girl Dance, Eagle Dance, Secret Dance, Wolf Dance, Paddle Dance et Salmon Dance), faisant tous référence à leur histoire et à cette relation particulière qu’ils entretiennent avec l’environnement.

264.

Chaque année, la tribu choisit d’imprimer sur des tee-shirts, une figure symbolique, représentant l’histoire et la culture des Suquamish. Les participants n’ont pas tous des costumes traditionnels et les tee-shirts permettent d’identifier le groupe. Ils sont également vendus et servent à financer le voyage en cours ou le voyage suivant.

265.

« […] montrer la culture suquamish, de partager notre culture avec eux. […] Le potlatch est le moment où on se rassemble. Les tribus viennent pour montrer leur pouvoir et leur respect et prennent très au sérieux ce rassemblement. C’est toujours très positif de pouvoir se rassembler pour faire la fête. Nous aimons interpréter des chants amusants. » (Entretien avec Peg Deam, le 22/08/2001).

266.

Les couvertures sont avec la nourriture des biens très appréciés dans les potlatch.

267.

« Quand nous sommes arrivés au nord de Vancouver, nous avons honoré sept chefs en leur donnant des couvertures et des pagaies. Il y avait également deux autres chefs que nous n’avions pas sur notre liste. Nous leur avons fait don de neuf couvertures pour leur montrer notre reconnaissance, les remercier de nous accueillir dans leur maison communautaire. Ma femme avait fait une douzaine de couvertures qu’elle voulait en particulier offrir aux aînés. Donc tout le monde a eu des présents de différentes valeurs. Et je crois que dans les temps anciens les personnes les plus puissantes et les plus anciennes de la tribu avaient les plus beaux présents. Voilà pourquoi nous avons essayé de faire comme cela. Ma femme a donné toutes ses couvertures aux aînés les plus respectables. » (Entretien avec Bennie Armstrong, le 22/08/01).

268.

« quand j’ai donné une partie de mon collier, c’était pour honorer les Squamish et tous les efforts qu’ils avaient fait pour accueillir toutes ces tribus. J’ai beaucoup de respect pour eux et j’ai voulu le leur montrer. Alors j’ai cassé mon collier et je leur ai donné. Je voulais que ma famille montre aux Squamish son respect et sa reconnaissance pour tout ce qu’ils avaient fait et accompli. Beaucoup d’autres tribus de la côte salish ont montré leur respect en partageant ou en offrant un collier comme je l’ai fait. Cela fait partie de notre culture, il faut continuer la tradition. Le don est quelque chose de matériel mais donner plus, c’est une forme de respect. C’est être reconnaissant, faire preuve de respect et de gratitude envers les gens. » (Entretien avec Peg Deam, le 22/08/2001).

269.

Les « dentalia shells » sont de longs coquillages en forme d’os que l’on trouve le long des côtes du Pacifique dans le sol marin.

270.

« Ma mère avait décidé durant la journée de démonter son collier dans la maison communautaire squamish. Ce don montre combien vous êtes important. C’est très honorable mais c’était difficile pour moi de devoir donner ce collier, mais c’était le moment. Le bas du collier était donné à tout le monde et le haut était donné aux chefs. Moi, mon frère et quelques autres personnes, avons aidé ma mère car c’était un collier de famille. » (Entretien avec Katie Deam, le 28/08/2001).