4- L’environnement sociolinguistique :

Ce que nous pouvons noter c’est l’omniprésence de la langue française au sein de la société tunisienne. Dans son environnement oral, l’individu envoie et perçoit des messages oraux en français et ce par le biais de la télévision, de la radio, des conversations quotidiennes, etc. Son environnement scriptural ne désemplit pas non plus de messages en langue française dans la presse, les affiches publicitaires, les correspondances épistolaires ou via internet. Cette omniprésence de la langue française est beaucoup plus urbaine que rurale. En effet, l’utilisation massive du français reste confinée dans les milieux urbains et manifeste une plus forte densité dans le Nord et les régions côtières que dans le Sud où l’arabe classique tient une place importante. Nous pourrions dire que nous sommes confrontées alors à une dichotomie : bilinguisme voire même plurilinguisme urbain/monolinguisme rural (mais polyglossie). Une catégorie de la population ne cesse de parfaire sa maîtrise du français et d’élever son niveau de littératie en vue de s’ouvrir sur le monde et une autre catégorie plus « traditionaliste » revendique son appartenance à une communauté arabe qu’il faut unir par l’utilisation unique et accrue de la langue arabe.

Ce qui serait également à noter c’est la rareté des pratiques scripturales en société. L’écrit est présent au sein du système scolaire et son évaluation se présente comme une étape décisive pour la réussite de l’apprenant. En outre, les examens portant sur l’écrit, au sein du système universitaire, sont plus nombreux que ceux portant sur l’oral et ont un coefficient plus important. L’étudiant n’est amené à passer ses examens oraux qu’une fois qu’il a réussi ses examens écrits. Nous notons – de ce fait – la prépondérance de l’écrit par rapport à l’oral dans le système universitaire. Bien que l’écrit soit omniprésent dans la société par le biais des journaux, des enseignes publicitaires et autres, il n’en demeure pas moins qu’il l’est surtout au niveau de la compréhension/réception du message et rarement au niveau de sa production(etl’on constate que ces remarques valent également pour l’arabe littéral).