5- L’univers médiatique :

Le français occupe l’univers médiatique au moins autant que l’arabe, mais le partage ne se fait pas exclusivement entre le français et l’arabe standard ; il englobe aussi le dialecte. En effet, les émissions télévisuelles jonglent avec ces trois langues : l’arabe classique, le dialecte tunisien (qui peuvent être utilisées simultanément au sein de la même émission) et le français, mais la fréquence d’utilisation de telle ou telle langue diffère d’une chaîne à une autre en raison de la liberté que chacune s’octroie en ce domaine. Cette exposition extrascolaire à la langue est déterminante pour son apprentissage. Chaque individu choisit alors, selon les affinités qu’il a avec elle, la langue par le biais de laquelle il veut s’informer. Nous remarquons, ainsi, la présence en force de la langue française sur la chaîne « Hannibal», une nouvelle chaîne tunisienne où les protagonistes ont la liberté de communiquer aussi bien en arabe littéral qu’en français ou en dialecte tunisien (comme c’est le cas pour la radio « Mosaïque ») contrairement à la première chaîne tunisienne (ou la radion nationale) où l’utilisation de la langue française est généralement absente et où le recours au dialecte est souvent suivi par une reprise en langue classique.

Concernant la presse écrite, il est à noter, également, qu’un nombre très important de magazines et de journaux est en langue française. Le quotidien La Presse est l’un des journaux les plus demandés et donc les plus lus et les plus vendus en Tunisie (Samir Marzouki, 1994).