IV - Taux d’échec et de réussite au supérieur (examens de quelques statistiques):

1- Observation du niveau de réussite des étudiants de l’ISLT de 1996 à 2001 :

Nous décidons d’observer, à travers l’intérêt que nous porterons à quelques statistiques obtenues auprès de l’institut supérieur des langues vivantes de Tunis I, la progression ou la régression que la maîtrise du français connaît au sein de l’enseignement supérieur tunisien et ce à travers l’étude du taux de réussite et par conséquent d’échec que connaissent les étudiants tunisiens au cours de leur cursus universitaire à partir de l’année 1996 jusqu’à l’année 2001. L’examen de ces différents tableaux et histogrammes, dont nous nous munissons, est à même de nous éclairer sur l’instabilité des résultats relatifs à l’enseignement du français.

  • Année scolaire : 1996/1997 :

(Nous calculons le nombre des inscrits moins le nombre des non participants moins le nombre des admis pour trouver le nombre des redoublants)

En 1996/1997 la régression est notoire et la différence est manifeste entre les deux premières années et les deux dernières. Ceci pourrait s’expliquer par une sélection de plus en plus difficile. La réussite en première année demeure plus ou moins satisfaisante.

  • Année scolaire : 1997/1998 :

En 1997/1998 et dès la première année, nous remarquons que le nombre des admis n’est pas important et cela va en décroissant. Nous observons également une montée du nombre des non participants en troisième année. Les étudiants renoncent ainsi à l’obtention de leur diplôme de maîtrise et se contentent du DUEL (ou DEUG) qui, à cette époque-là, leur permettait déjà d’accéder au métier d’enseignant.

L’échec en première année commence à se faire sentir et l’écart entre le nombre des inscrits et le nombre des admis est considérable (ceci est remarquable sur l’histogramme). Nous remarquons, également, que le nombre des redoublants en première année a doublé de 1996/1997 à 1997/1998. Il est passé de 166 redoublants à 333 redoublants alors que le nombre des inscrits est approximativement le même.

  • une comparaison entre les deux années scolaires 1996/1997 et 1997/1998 :

I (les inscrits- le nombre des non participants) ; A (les admis) ; ↓ (une baisse notoire) ; ↑ (une amélioration notoire) ; ~ (le résultat est acceptable)

  • Année scolaire : 1998 /1999 :

En 1998/1999 le nombre des inscrits augmente ainsi que celui des admis mais l’écart demeure important entre les deux catégories ; et nous avons toujours cette vision décroissante du nombre des admis.

  • une comparaison entre les deux années scolaires 1997/1998 et 1998/1999 :
  • Année scolaire : 1999/2000 :

Le nombre des admis atteint le plus haut degré par rapport aux autres années (248 admis). Certes le nombre des inscrits est aussi en hausse, mais cela ne diminue en rien l’importance de la croissance du nombre des admis. Cela n’est pas le cas pour les autres années (en deuxième année par exemple, il y a eu en 1996/1997 des résultats meilleurs).

  • une comparaison entre les années scolaires 1998/1999 et 1999/2000 :
  • Année scolaire : 2000/2001 :

Cette année se rapproche un peu de l’année 1997/1998 si nous mettons l’accent sur le nombre minime des admis par rapport à ceux inscrits en début d’année scolaire. Le nombre des inscrits est même plus important en 2000/2001 qu’en 1997/1998 alors que le nombre des admis, au cours de ces deux années scolaires, est sinon identique du moins assez proche (36 en 1997/1998 et 38 en 2000/2001).

  • une comparaison entre les années scolaires 1999/2000 et 2000/2001 :

Si nous prenons maintenant le nombre des inscrits (moins les non participants bien sûr) et le nombre des redoublants au fil des cinq années scolaires (concernant uniquement la première année d’enseignement supérieur) et que nous opérons une comparaison entre eux, nous aurons les résultats suivants :

Nous constatons, alors, qu’entre la première et la deuxième année d’université, il y a une augmentation du nombre des redoublants. Ce nombre diminue entre la deuxième année et la troisième année, mais reste néanmoins assez important par rapport aux résultats de l’année 1996/1997. Il continue de baisser pendant l’année suivante (c’est-à-dire pour l’année 1999/2000) et la régression est plus importante qu’en 1998/1999. Elle est de l’ordre de moins 71 redoublants. Concernant la dernière année, nous notons que le nombre des inscrits diminue ; mais cette baisse ne s’accompagne pas d’une baisse du nombre des redoublants. Au contraire, la hausse est plus importante qu’en 1997/1998. Elle atteint 176 redoublants. Ce qui est énorme quand nous savons que le nombre des inscrits est de 462 étudiants. L’écart est aussi bien frappant au niveau des chiffres affichés sur le tableau présenté en amont qu’au niveau de l’histogramme et le décalage ne peut passer inaperçu.

  • Observation des deux promotions d’étudiants :
    • la promotion d’étudiants de l’année universitaire 1996/1997 :
  • la promotion d’étudiants de l’année universitaire 1997/1998 :

Grâce à ce comptage effectué, nous pouvons remarquer que l’année 1997/1998 est une année où le taux de réussite est minime et ce pour les deux promotions (en deuxième année pour la première promotion de 1996/1997 avec seulement 15,6% et en première année pour la deuxième avec seulement 9,76%), mais également pour la troisième et la quatrième année de cette promotion et cela est manifeste dans le tableau et l’histogramme que nous avons consacrés, ci-dessus, à cette année universitaire. Toutefois, à partir de l’année 1998/1999, un changement et une évolution notoire sont survenus. Une amélioration du taux de réussite des étudiants se remarque lors de cette année mais aussi au cours des différentes années qui lui ont succédé. Nous pourrions attribuer cette amélioration aux changements établis dans les programmes d’enseignement suite à la réforme entamée dès la rentrée 1998/1999. Une modification des méthodes d’enseignement du français et une meilleure adaptation du savoir enseigné aux besoins des étudiants sont certainement à l’origine de ce progrès. Un renouvellement constant des contenus et des structures d’enseignement est donc nécessaire en vue de suivre les besoins sans cesse changeants et divergents des apprenants.