2-2-1- La planification :

La rédaction est considérée comme une situation-problème que les scripteurs essayent de résoudre dans le laps du temps qui leur est consacré. Parmi les processus de résolution de ce problème, la planification se taille la part du lion. C’est une étape par laquelle il est nécessaire de passer et qui mobilise une multitude d’actions cognitives, procédurales… : les scripteurs doivent chercher dans leur mémoire à long terme des informations et des idées pouvant les aider à résoudre le problème qui leur est posé, opérer une sélection de ces idées en vue d’en déceler les plus pertinentes et qui servent au mieux leur « intérêt scriptural » et procéder – par la suite – à l’organisation et à la hiérarchisation de ces idées et/ou arguments répondant – ainsi – à l’orientation que ces scripteurs décident de faire prendre à leur texte et aux buts qu’ils se fixent dès le début de leur travail rédactionnel.

Les scripteurs choisissent des arguments pouvant servir au mieux leur orientation pragmatique mais aussi des arguments qui « survivent » à leurs négociations.

Dans notre analyse du corpus écrit, nous ne pouvions analyser la planification telle une production écrite à part entière sans la mettre en relation avec la mise en texte qu’elle prépare et ce en raison de la platitude des propos que nous aurions tenu afin de décrire cette étape propédeutique.

Ce que nous tentons de faire grâce aux éléments textuels qui sont en notre possession c’est d’étudier l’évolution qui se produit depuis la planification proprement dite (étape précédant la mise en texte) jusqu’à la planification qui est admise au moment de la mise en texte. Nous nous attelons à voir s’il existe une transformation témoignant d’un travail d’élaboration et de multiples modifications ayant pour objectif de parfaire le produit écrit ou bien s’il ne s’agit que d’une simple reprise du plan préalablement produit qui est maintenu tel quel, au moment de la rédaction finale, sans aucun apport nouveau.

Cela nous permettra également d’observer leur degré d’appropriation des savoirs enseignés et de mobilisation des différents savoir-faire inhérents à l’acte d’écriture.

Les modifications effectuées lors du passage du plan au produit final sont réalisées grâce à plusieurs procédés : l’ajout, la suppression, le déplacement et le remplacement qui sont des moyens utilisés par les scripteurs au moment de la mise en texte ou du développement des idées énoncées dans le plan.

Les phrases du plan, se présentant généralement sous forme de phrases nominales, concises en vue de proposer une idée générale de ce que le scripteur a l’intention de développer dans une partie ultérieure, subissent des transformations successives au cours de la mise en texte : une phrase peut occuper une place différente de celle qu’elle occupait dans le plan, comme elle peut être supprimée si les scripteurs jugent qu’elle est inutile au produit, lesquels peuvent y introduire également , au-delà du niveau syntaxique, des changements au niveau sémantique et lexical dans un but mélioratif.

Nous assistons, chez les différents groupes observés, à des évolutions de ce genre :