2-2-1-c- Ajout :

En accédant à la mise en texte, le groupe 2B a en charge de développer les arguments présentés succinctement dans le plan. Cela suppose le déploiement d’une multitude de procédés assurant l’enchaînement entre les phrases en plus de l’adjonction de termes dont le rôle est d’enrichir l’énoncé.

« les adolescents… quant aux étudiants » ; «  leur frustration… » ; «ce qui le prouve… » ; «  de même que … » ; «  ceci provoque… » : locution prépositionnelle, adjectif possessif, pronom démonstratif ou autres sont tous des moyens d’articulation que ces étudiants utilisent pour disposer au mieux le texte. Aux articulateurs apparaissant dans le plan s’ajoutent d’autres moyens de connexion qui semblent primordiales à l’établissement d’une certaine cohésion au sein du produit écrit.

En outre, l’adjonction d’une phrase de transition entre les deux parties du texte : « Ainsi, ce regard est pessimiste mais n’est pas pour autant aussi pessimiste qu’on pense. » permet aux scripteurs de passer, d’une façon subtile et non moins étudiée, de la thèse à l’antithèse en épargnant au lecteur un saut brusque de l’une à l’autre.

Nous assistons, d’autre part, dans l’exemple cité en aval, à l’utilisation des connecteurs : de plus, ainsi, en outre pour assurer la liaison entre les différentes propositions. Le plan à dominante nominal est dénominalisé en vue d’un texte plus développé, à forme verbale et doté d’articulateurs logiques qui aident à la construction du texte :

Le groupe 4A ne cesse d’effectuer des ajouts sur les idées du plan : « conception de la jeunesse = c’est l’age d’or de l’Homme + le moteur de la société » : il ajoute une phrase qui n’apparaît pas dans le plan et dont l’emplacement dans le texte définitif vient précéder celui de l’unité déjà existante.

« c’est aussi, c’est plus que » : ajout d’un additif + un superlatif qui aident à la construction de la phrase et cela remplace les éléments graphiques du plan.

L’ajout d’adjectifs qualificatifs nous permet de déceler les jugements que portent les scripteurs par rapport à certaines réalités.

Dans l’extrait ci-dessous, un groupe nominal se transforme en une phrase rédigée ou une nominalisation se transforme en une dénominalisation.

L’ajout peut également être conséquent à une volonté des scripteurs de mettre des phrases dans des placements précis du texte afin d’agir sur sa structuration comme c’est le cas pour la phrase « une jeunesse qui vie au nord » qui est une phrase introductive dont l’objectif est de spécifier la catégorie dont les scripteurs parlent et de la différencier d’une autre qu’ils évoquent plus en aval dans le texte. Nous retrouvons également, dans certaines parties, les mêmes mots ou groupes de mots qui réapparaissent mais qui s’accompagnent, au moment de la mise en texte, d’éléments introductifs et cette méthode de travail exprime le souci de cohésion vécu immanquablement par les scripteurs.

La construction de toute une phrase à partir de l’affirmation « c’est une minorité » est considérée aussi comme une forme d’ajout. En effet, au moment de la planification et donc de la sélection des idées dans la mémoire à long terme et la hiérarchisation de celles-ci, les scripteurs se contentent d’inscrire des bribes d’idées qu’ils notent rapidement sur le papier. Ils essayent de traduire leurs pensées par des termes (des noms ou des groupes nominaux) généralisants qui, en passant à la rédaction, deviennent tributaires de tout un ensemble phrastique que les scripteurs développent afin de mieux expliciter leurs propos.

Les idées apparaissant dans le plan sous forme de tirets et sont transformées en phrases au moment de la mise en texte. Elles subissent, donc, un nombre importants d’ajouts que ce soit des ajouts d’adjectifs qualificatifs tels que « stricte, respectable, faible » ou encore de substantifs tels que « dispotisme, tyranie » et ce dans une volonté de mettre l’accent sur la dureté de la vie des jeunes vivant au Sud. Nous notons que cette démarche est manifeste chez plusieurs groupes d’étudiants (hormis bien sûr ceux qui développent intégralement leurs idées dès le plan) et elle est certainement l’attitude la plus répandue car la plus conforme à la norme.

En outre, l’ajout peut concerner toute une partie du texte comme c’est le cas pour la synthèse du texte qui n’est pas cité dans le plan mais qui fait son apparition au cours du développement les scripteurs ayant pris conscience de la nécessité de synthétiser les idées énoncées au préalable avant de passer à la conclusion. Cette prise de conscience est née vraisemblablement au fur et à mesure que les scripteurs avançaient dans la rédaction.