2-2-1-e- Remarques :

Le scripteur puise des connaissances se rapportant à la consigne dans sa mémoire à long terme. S’en suit, alors, une opération sélective des idées et des arguments à utiliser qu’il va hiérarchiser, mais tout au long de l’étape rédactionnelle il ne cesse de peaufiner et de remodeler son produit écrit en vue du macro-acte visé. Les ajouts, les suppressions et autres procédés observés en amont sont des moyens de reformulation auxquels les scripteurs ont recours et qui représentent une façon d’agir sur le texte. Le passage des textes intermédiaires au texte définitif s’accompagne de certains de ces changements qui peuvent ne concerner que des éléments minimes du texte comme ils peuvent apparaître également sous forme d’annulation radicale d’un ensemble d’éléments phrastiques. L’interprétation que les étudiants font de leur premier jet les incite à revoir leur travail avec l’intention de l’améliorer, d’y amener des changements qui auraient pour but de parfaire le produit fini.

Généralement le temps consacré à la planification représente le 2 / 3 du temps imparti à tout le travail de production; sauf que certains étudiants n’accordent pas beaucoup d’importance – contrairement à d’autres – à cette étape préliminaire et préfèrent associer les deux étapes (plan et mise en texte) dans un seul et même moment comme le groupe 8A ou encore les groupes 3B et 4B. Cela est manifeste d’après le tableau que nous avons établi de tous les groupes observés et qui présente une vue d’ensemble des différents cheminements rédactionnels suivis par les étudiants. Ce tableau que nous exposons ci-dessous, à but comparatif, témoigne de la diversité des démarches entreprises par ces étudiants pour répondre à une seule et même consigne.

Notre étude précédente nous permet de déceler plusieurs méthodes de travail suivies par ces étudiants :

L’importance accordée aux textes intermédiaires varie, donc, d’un groupe à l’autre. En effet, certains ont recours à une planification et à un brouillon préparant la mise en texte alors que d’autres éludent ces préliminaires ou ces étapes préalables et se contentent d’un seul et unique jet. Ils ne s’intéressent qu’au texte final (qui, en l’occurrence, devient texte unique à cause de l’absence voulue d’autres documents intermédiaires).

D’autre part, nous remarquons que les mêmes méthodes de travail ont réussi à certains étudiants mais pas à d’autres et nous pouvons imputer cela à d’autres facteurs qui entrent en considération dans cette activité rédactionnelle et non seulement au facteur procédural. En effet, la procédure à adopter dans l’accomplissement de ce travail rédactionnel est importante, mais elle ne semble pas être l’unique intervenante dans la qualité du produit écrit.

Si tous les étudiants observés ont recours à la planification, ils ne présentent sûrement pas tous la même approche vis-à-vis de l’organisation de leurs idées. Les opérations réalisées sont similaires mais ce sont les manières de les exécuter qui diffèrent d’un binôme à un autre et d’un étudiant à un autre faisant ainsi prévaloir certaines copies d’étudiants sur d’autres.

Ainsi, nous ne pouvons pas assurer que le recours à l’une ou l’autre méthode de travail est à elle seule une garantie suffisante à l’obtention d’un texte de « bonne » qualité. En effet, d’autres facteurs entrent en considération et c’est leur fusion, orchestrée par les scripteurs, qui fait d’un texte ce qu’il est. Ces facteurs sont stylistiques (et nous constatons que les scripteurs se caractérisent par une certaine variabilité stylistique), linguistiques, organisationnels…