2-2-2- La relecture - révision :

« L’écriture accepte le repentir et les ratures. Elle donne la possibilité d’agir sur l’information, de l’analyser, de la modifier, de la réorganiser »20 . En effet, le scripteur bénéficie, et ce tout au long de l’étape rédactionnelle, d’un retour éventuel sur ces écrits lui permettant de relire son produit et de modifier si nécessaire des mots, des groupes de mots ou des phrases entières qu’il peut juger incorrectes, agrammaticales ou ne traduisant pas totalement l’idée qu’il veut transmettre au lecteur potentiel. L’écrit fournit au scripteur cette éventualité de reprendre une idée mal développée pour essayer de l’améliorer en vue d’exprimer au mieux ses intentions, de restructurer le texte en réorganisant les arguments si l’organisation initiale ne paraît pas suivre l’orientation que le scripteur veut donner à son texte. Il lui permet, également, de faire des changements parfois parcellaires et quelquefois aussi radicaux qui surviennent à la suite d’une prise de conscience, de la part du scripteur, d’une ou de plusieurs erreurs existant au sein du texte.

La comparaison faite par Catherine Fuchs entre cette possibilité de révision que présente l’écrit et sa différence d’avec l’oral accentue d’autant plus l’idée que l’écrit présente une multitude d’opportunités au scripteur en lui permettant de se reprendre, de se corriger et donc d’améliorer incessamment son produit jusqu’à l’obtention du résultat escompté  : « Dans le texte il est possible d’annuler, d’ajouter, de déplacer, de remplacer, car la phrase sera lue après l’achèvement de ce processus. Il y a place, entre l’encodage et le décodage pour tous les changements souhaités. Dans la parole, l’écoute est simultanée, l’énoncé est aussitôt entendu et compris et a déjà produit ses effets lorsqu’on souhaite l’annuler ou le modifier. Le locuteur ne peut, s’il veut être compris, infliger à l’allocutaire ses incertitudes de pensée et de parole, parce que ce qui est dit a déjà agi. » 21

Notes
20.

Tomassone Roberte. (2001). Grands repères culturels pour une langue : le français. Hachette Education, p53.

21.

Fuchs. Catherine. (2003). « Eléments pour une approche énonciative de la paraphrase dans les brouillons de manuscrits » in Debove. Josette-Rey ; Fuchs. Catherine ; Grésillon.Almuth ; Lebrave. Jean-Louis & Peytard. Jean. La genèse du texte : les modèles linguistiques. Paris. CNRS Editions.