1-2-Psychologie sociale :

Toute interaction est régie par des contraintes communicatives et rituelles et nous nous référons pour l’étude des interactions verbales des étudiants enregistrés à la théorie des ménagements des faces de Goffmann, auquel Roulet fait référence dans son ouvrage. En effet, dans toute interaction, la relation interpersonnelle occupe une place primordiale puisqu’elle agit sur le déroulement de la négociation. Les interactants sont en situation de collaboration au cours de laquelle ils sont amenés à confronter leurs idées, leurs stratégies… et cette confrontation les pousse, parfois – consciemment ou non – à se heurter mutuellement la face. Ainsi, chacun des deux interlocuteurs est susceptible, à un moment ou un autre de l’interaction, de menacer la face de l’autre et d’empiéter sur son territoire. Il agit, alors, non seulement sur son partenaire et sur son rendement personnel, mais également sur leur travail de co-production.

Afin d’éviter des conséquences fâcheuses sur leur travail collectif, chacun des deux interlocuteurs doit préserver sa face positive tout en évitant de menacer la face négative de l’autre. En effet, il doit y avoir, tout au long de l’interaction, un souci de donner la meilleure image de soi, de préserver sa propre face et d’éviter que l’autre ne l’agresse, mais il est nécessaire également de faire en sorte de ne pas heurter la face de l’autre. Goffmann présente une définition de ces faces que nous reprenons comme suit : « La face positive est l’image que chacun d’entre nous essaie, plus ou moins consciemment, de donner lui-même aux autres. La face négative est, pour utiliser un concept emprunté à l’éthologie animale, le territoire de chacun, c’est-à-dire la zone d’indépendance et de privauté que chacun s’efforce de conserver. »25

Notes
25.

Rouler Eddy. (1999). La description de l’organisation du discours. Ed Didier