2-3-1-Les auto-corrections :

  • 1er exemple :

-M 103 : comment ça le signaler ? je vais le signaler avec un majuscule une majuscule

  • 2ème exemple :

-A 208 : d'ailleurs la plupart des chômeurs finissent leur chemin dans la prison puisqu'ils ne trouvent pas ils se trouvent obligés de voler par exemple pourquoi ils sont dans la prison ? à cause de leur chômage et pourquoi ils le leur le chômage il leurs a poussés il les a il a poussés il les a poussés c'est ça il les a poussés à voler ?

  • 3ème exemple :

-M 275 : ne présentent plus un attends attends attends ne sont plus les études ne sont plus un issue attends ne sont plus ne sont plus un issue une issue un issue une issue une issue

A travers ces exemples sus-cités, nous pouvons dire que les étudiantes A et M sont appelées au cours de leur interaction à se confronter à une multitude d’incertitudes linguistiques. Certes, ces trois extraits signalent la présence d’un auto-contrôle que ce soit de la part de A ou de celle de M puisque l’auto-correction est activée par l’une d’entre elles et ce avant que l’autre ne se manifeste ou ne remarque l’erreur commise, mais ils pointent également une certaine précarité des connaissances en langue et nous pouvons même dire que c’est une précarité certaine de ces connaissances dont ils souffrent. Les multiples hésitations de A 208 (à cause de leur chômage et pourquoi ils le leur le chômage il leurs a poussés il les a il a poussés il les a poussés) et de M 275 (un issue une issue un issue une issue une issue) dévoilent cet état de fait. En effet, ce n’est qu’après de nombreux essais que les scripteurs arrivent à trouver la formule exacte ou l’inscription exacte des mots. Nous ne pouvons cependant pas nous empêcher de nous demander si le résultat ou le choix final auquel aboutissent les deux étudiantes et qui semble les satisfaire est définitivement jugé par elles comme le bon ou si un doute persiste à la fin. Ce doute, s’il existe, ne fera que confirmer l’idée que ces étudiantes rencontrent des problèmes au niveau de leur maîtrise des savoirs linguistiques.

Cette confusion ou plutôt cette instabilité des connaissances est manifeste chez un grand nombre d’étudiants enregistrés. Nous citons d’entre eux le groupe 7B dont la remarque émise en (K 64) : « deux verbes qui se suivent le deuxième se met à l’infinitif » nous fait prendre conscience de l’existence d’un problème assez redondant chez les étudiants et qui se manifeste à travers leur recours à l’application de règles grammaticales « apprises » et ce d’une manière incorrecte :

Ces règles sont « apprises » et non pas intériorisées. En fait, nous ne pouvons que reconnaître que le fait de citer telle ou telle règle grammaticale renseigne sur l’existence d’une formation préalable. Toutefois, même s’il y a eu une formation antérieure, cela ne préfigure en rien sa parfaite appropriation par les apprenants.