3-1-1-Etude quantitative :

Une étude quantitative effectuée sur la totalité des documents, et qui consiste en un calcul du nombre des tours de parole consacrés à la planification (et nous choisissons de traiter celle-ci seulement comme étant une étape précédant la mise en texte et non comme se manifestant également au moment de la rédaction), nous permet de rendre compte de l’importance accordée à ce travail propédeutique. Toutefois, certains groupes d’étudiants choisissent de réunir et le plan et le brouillon, les deux étapes préparant la rédaction, en un seul et même instant en travaillant les deux simultanément. Pour cela, nous avons également calculé les tours de parole que ces scripteurs consacrent à ce genre de textes intermédiaires « combinés ».

Le nombre de tours de parole consacrés au travail sur le plan :

  • G 3A → 53 TP / 569 28 TP: 9, 31%
  • G 5A → 122 TP / 439 TP: 27, 79%
  • G 6A → 110 TP / 332 TP: 33, 13%
  • G 7A → 219 TP / 495 TP: 44, 24%
  • G 1B → 20 TP / 65 TP: 30, 76%
  • G 5B → 29 TP / 78 TP: 37, 17%

Le nombre des tours de parole consacrés au plan-brouillon, une méthode utilisée par certains groupes :

  • G 1A → 216 TP / 568 TP: 38, 02%
  • G 2A → 193 TP / 562 TP: 34, 34%
  • G 4A → 537 TP / 769 TP: 69, 83%
  • G 2B → 205 TP / 382 TP: 53, 66%
  • G 8B → 76 TP / 255 TP: 29, 80%

Nous nous posons, ainsi, la question suivante : est-ce que le recours ou non au brouillon avant le passage au texte définitif influence – de quelque façon que ce soit – la qualité du produit écrit ?

Cette étude quantitative nous amène à nous interroger sur la relation qui pourrait exister entre le temps consacré aux étapes intermédiaires et son influence sur la qualité du produit présenté. Ce que nous constatons c’est que le temps imparti à la planification du travail rédactionnel semble participer à la réussite du produit écrit. Les binômes ayant accordé de l’importance à ce travail préliminaire présentent des produits écrits assez satisfaisants puisqu’ils font partie des groupes les mieux classés. Ces derniers sont les groupes 6A, 7A et 5B. D’autre part, la méthode utilisée par certains binômes avec leur recours à la réunion des deux textes intermédiaires, à savoir le plan et le brouillon, dans un seul et même corps semble réussir pour certains d’entre eux mais malheureusement pas pour d’autres. Ainsi, nous remarquons que les groupes 1A, 2A et 2B réussissent à manier les deux et à en ressortir avec un texte plutôt bien rédigé, alors que leurs acolytes (les groupes 4A et 8B) ne semblent pas maîtriser cette méthode et leurs textes s’en ressentent (le groupe 4A occupe même la dernière place du classement avec la production écrite la moins approuvable).

Le brouillon est une étape transitoire entre le plan et le texte final. C’est un moment de production qui nécessite un grand effort cognitif de la part des scripteurs. Il est, néanmoins, tantôt utilisée comme un objet intermédiaire à part entière, tantôt associé au travail sur le plan et tantôt carrément ignoré par les scripteurs qui consacrent exclusivement leurs efforts au texte final. Cette attitude vis-à-vis du brouillon fait vraisemblablement écho aux textes officiels dans lesquels il n’est pas fait mention de ce texte intermédiaire qui participe néanmoins – dans la majorité des cas – à la réussite du produit écrit.

Notes
28.

569 TP : c’est le nombre total des tours de parole correspondant à l’intégralité de l’échange conversationnel et dont ce groupe d’étudiants en consacre 53 pour le plan.