II/ Les collectifs Alerte et CPE comme médiateurs exclusifs de la demande des « exclus » ?

On peut se poser la question de savoir en quoi les leaders de collectifs Alerte et CPE mériteraient d’être considérés comme des porte-parole de la cause « des plus démunis ».

Lorsque les groupes de défense se constituent en collectifs Alerte et CPE, ces deux groupements d’acteurs sociaux s’approprient la représentation des plus démunis. Pour réussir dans cet objectif, la soixantaine de groupes de cause créent d’abord des « lieux » de discussion et de maturation de la problématique de la lutte contre les exclusions. Ils s’y retrouvent pour recenser les demandes des plus démunis, les analyser et en faire un outil revendicatif au nom des plus défavorisés puisque ces derniers ne peuvent pas formuler eux-mêmes leurs demandes sociales. C’est en cela que les collectifs Alerte et CPE se positionnent comme des cadres de réflexion et de production des normes (A). En fait, ces collectifs constituent d’abord des « lieux » d’interaction, de construction des stratégies et d’actions communes (B). L’existence de ces deux collectifs de groupes de cause révèle l’absence des syndicats de travailleurs dans le champ de « l’exclusion » (C).