C/ Les dénominations des groupes de cause, symbole de la diversité du champ de l’» exclusion «

Emmaüs, le Secours catholique, le Secours populaire, etc…sont des organisations caritatives. Elles portent généralement une dénomination « universaliste » tant leurs actions couvrent tous les domaines du champ « exclusion ». Elles ont une conception plutôt généraliste de la lutte contre les exclusions 267 . L’approche généraliste des organisations caritatives se justifie par leur histoire 268 . En effet, les orientations sociales de cette catégorie de groupes de cause sont historiquement centrées sur la lutte contre la pauvreté, la misère et la précarité. Les groupes de cause caritatifs abordent traditionnellement la problématique de l’exclusion sous deux aspects : les caractéristiques individuelles de chaque « exclu » et l’accompagnement individualisé de chaque individu. En outre, les groupes de cause caritatifs 269 ne sont pas toujours portés à remettre en cause les décisions des décideurs politiques comme peuvent le faire par exemple les groupes radicaux.

Les groupes de cause « caritatifs » refusent souvent de critiquer voire même de prendre position contre les choix économiques et politiques qu’adoptent les décideurs politiques ou les institutions publiques même si ces décisions sont à l’origine de l’exclusion. Le Secours populaire en constitue l’exemple type 270 .

Les organisations caritatives orientent leurs actions sociales uniquement sur les effets des politiques et économiques des gouvernements et non sur les décisions politiques et économiques qui génèrent l’exclusion même 271 . Ces dernières entretiennent avec l’Etat des rapports de collaboration et réfutent toute stratégie ou action de confrontation avec les pouvoirs publics.

Les dénominations des organisations caritatives « généraliste » traduisent généralement une certaine imprécision ou indétermination de l’objet qu’elles poursuivent. Ainsi, par exemple, certaines organisations caritatives tels le Secours catholique et le Secours populaire se déclarent groupes de « solidarité » et arborent toutes deux le terme « Secours ». Ce terme renvoie à l’idée d’aide, de renfort, d’assistance, de protection des personnes démunies ou pauvres. Il en est de même du groupe de cause de confession protestante, la Fédération entraide protestante 272 . Le terme « entraide » porte en lui-même la dimension d’aide et de secours. Les organisations de défense de la cause des plus démunis à caractère caritatif n’ont ainsi pas de réelle « spécialité » puisqu’elles s’intéressent et agissent généralement dans tous les secteurs que recouvrent l’exclusion. Le groupe de cause ATD Quart-monde est certainement celui dont la dénomination illustre le mieux la volonté d’orienter son action vers toutes les formes d’aide en direction des pauvres.

Le groupe de mots Aide à Toute Détresse indique clairement le type de public auquel cette organisation entend s’adresser : les pauvres. Le recours à ces termes semble signifier que cette organisation a été créée pour venir en aide aux pauvres. Ces derniers étant dans une situation qui nécessite l’intervention des « inclus ». Quant au terme « Quart-Monde », il fait référence à la Révolution Française. L’emploi de ce terme servait alors à désigner la représentation politique des plus pauvres aux Etats généraux, par distinction à la Noblesse, au Clergé et au Tiers Etat. En effet, selon Bernard Lahire « l’expression Quart-Monde sera adjointe vers 1968-1969 en référence au quatrième ordre ( ou quart-monde ) composé des plus « infortunés » et des « indigents dont les doléances s’étaient exprimées en 1789 » 273 .

Il y a donc résurgence et surtout ré-appropriation de ce mot par le père Joseph Wrésinski. Il emploie ce terme pour désigner les plus démunis de l’époque moderne ou contemporaine. Pour Joseph Wrésinski, l’expression « Quart-Monde » symbolise en effet les personnes qui vivent continuellement dans la pauvreté et la misère. L’adjonction des groupes de mots « Aide à Toute Détresse » et « Quart-Monde » indiquent bien que cette organisation ne vise que les populations pauvres et désocialisées 274 .

Le périmètre d’action des organisations « généralistes » de lutte contre les exclusions sociales semble englober tous les publics et tous les domaines de l’exclusion : logement, santé, emploi, illettrisme, aide à l’insertion professionnelle, actions socio- culturelles et éducatives, l’aide aux devoirs, le théâtre, le sport et les fêtes, etc. Ainsi, les groupes de cause « généralistes » touchent des publics aussi nombreux que variés : les jeunes, les vieux, les adultes, les familles nombreuses et monoparentales etc. Si la plupart des groupes de cause créés au lendemain de la seconde guerre mondiale possède généralement des dénominations « universelles » et agissent dans presque tous les domaines de l’exclusion, celles qui ont été créée au cours des années 1980, c’est-à-dire les organisations radicales  ont, par contre, des dénominations qui spécifient les domaines d’action dont elles revendiquent la compétence. On parle ainsi d’organisations de défense de la cause des chômeurs 275 , groupes de lutte pour l’accès au logement 276 ou encore de groupe pour l’accès à la santé des plus démunis 277 .

La création des groupes de cause « spécialisés » dans un des principaux domaines de l’exclusion est certainement la conséquence de l’explosion dans les années 1980 et 1990 du nombre de chômeurs 278 , de personnes qui vivent sans logement ou qui sont mal logés 279 . Nous pouvons légitimement penser que la création spontanée d’organisations de défense de la cause des chômeurs, des mal logés et des sans abri et de non soignés, et leur éruption dans l’espace public, débouchent sur une plus grande prise de conscience de la nécessité de la lutte contre les exclusions. Certains groupes réformistes membres du collectif Alerte  ne se privent d’ailleurs pas d’apporter leur soutien à des groupes radicaux. Tel est le cas de la Fnars pour qui « l’expression et l’organisation des sans emploi et sans logis médiatisés sont positives et contribuent à la prise de conscience de l’ensemble de la société du drame du chômage et de l’exclusion » 280 .

L’émergence dans l’espace public et politique de la conscience de la défense de la cause des plus démunis est d’autant plus nécessaire et urgente que la situation des plus fragiles conduit à la perte de statut et d’identité sociale du fait de la rupture de lien social et de « sociabilité ». Car, comme l’affirme Serges Paugam « le problème rencontré par les fragiles est celui de l’apprentissage de la disqualification sociale qui se traduit par une crise d’identité. La fragilité intériorisée renvoie à l’humiliation, au désarroi, au repli sur soi et au ressentiment » 281 .

La création d’organisations radicales de lutte contre les exclusions résulte a priori de la volonté des chômeurs, des sans-abris et, des mal logés de se constituer en groupes pour mieux défendre leur cause. Les responsables de ces organisations cherchent ainsi à s’affirmer dans l’espace socio-politique pour faire avancer leurs revendications soit par le discours, soit par des actions d’occupation ou de pression « conventionnelles » sur les décideurs politiques. Parfois, ces groupes radicaux  se positionnent en contre-pouvoirs des décideurs politiques, ainsi que semble le reconnaître Annie Pourre, » nous on n’est pas dans la sous-traitance des missions de l’Etat. On est tout simplement dans le contre-pouvoir, c’est-à-dire que nous on fabrique des formes de contre pouvoirs qui permettent de faire entendre les voix de ceux qui ne sont pas entendus. Voilà » 282 . Ils essayent, eux aussi, de dégager un sens à leur cause et de donner une orientation au débat public dans la mesure où leurs interventions tournent autour des thématiques de la régulation du temps de travail, de l’emploi et même du « statut » du chômeur 283 .

Le sens de l’engagement des organisations de défense de la cause des chômeurs apparaît parfois dans leurs discours. Tel est le cas du Mouvement national des chômeurs et précaires 284 dont les responsables se fixent pour objectifs de » revendiquer pour tous le droit au travail et des moyens convenables d’existence, [ … ] Le partage plus juste des emplois et des revenus et la réduction du temps de travail » 285 . Cet objectif est une donnée « universelle » affiché par toutes les organisations de défense de la cause des chômeurs. D’autres groupes de cause ne prennent comme champ d’action que la défense de la cause des chômeurs. L’Association pour l’emploi, l’information et la solidarité en constitue un bon exemple. Celle-ci se définit en effet comme le groupe de cause que « se sont donnés les chômeurs ». De même le slogan que l’APEIS se donne, à savoir « un emploi c’est un droit, un revenu c’est un dû » indique clairement que le groupe de cause Agir ensemble contre le chômage est une organisation qui lutte pour la défense de la cause des chômeurs.

Mais contrairement aux autres groupes de cause du champ « emploi » ou lutte contre le chômage, Agir ensemble contre le chômage ambitionne de rassembler les organisations de défense des la cause des chômeurs, des précaires, les syndicats, les organisations de défense de la cause de la femme. Ce statut fait d’AC ! une organisation particulière, voire même originale, puisqu’elle envisage de mobiliser tous les acteurs du champ de l’exclusion et syndicaux qui souhaitent nouer des solidarités concrètes, d’entraide et de revendication en faveur des chômeurs et des précaires :

‘« AC a été créée en 1993 par un réseau de syndicalistes qui travaillaient à l’origine dans une revue qui s’appelle « Collectif » et qui écrivait beaucoup sur le chômage, la précarité. Ils essayaient de réfléchir sur l’indemnisation du chômage, sur le contrôle des chômeurs et qui en 1992 lors d’un colloque baptisé « les rencontres des collectifs » ont décidé de mettre sur pied « les collectifs unitaires de lutte contre le chômage ». Notre idée était de réunir à la fois des syndicalistes, des responsables associatifs dont les associations de chômeurs qui sont peu organisées dans les syndicats ou pas du tout, les gens du monde associatif, les organisations an racistes, les organisations de jeunes, les organisations féministes, des chercheurs, des sociologues, la ligue des droits de l’homme. C’est de cet ensemble qu’est né AC ! » 286

Toutes les organisations qui se positionnent comme défenseurs de la cause des chômeurs 287 n’entrevoient la lutte contre les exclusions qu’à travers le facteur « emploi ». Le discours des leaders et la philosophie de ces groupes de cause portent presque exclusivement sur les questions de lutte contre le chômage et donc sur les politiques publiques d’emploi. Pour les responsables de cette catégorie de groupes de cause, il n’est guère possible de lutter efficacement contre le phénomène d’exclusion si les gouvernements ne prennent pas de mesures fortes et significatives en faveur du retour à l’emploi. Mais l’action de cette catégorie d’organisations sociales n’a pas seulement une dimension sociale, elle a aussi une dimension politique. Les groupes radicaux revendiquent un discours politique engagé et s’en prennent parfois aux politiques sociales de différents gouvernements, peu importe que ces gouvernements soient de droite ou de gauche 288 . L’objectif des groupes de défense de la cause des chômeurs est clair : pousser les décideurs politiques à mettre en œuvre une politique d’emploi « zéro chômeur ». Ainsi, pour Agir ensemble contre le Chômage par exemple,

‘ »  Il ne suffit pas d’affirmer une volonté de garantir l’accès aux droits de tous, il faut lutter résolument contre tout ce qui produit l’exclusion et la pauvreté et il faut une politique de l’emploi offensive pour des créations d’emploi seul moyen pour que les parcours individuels ne débouchent pas sur du vide ! » 289 .’

Selon le quotidien Le Monde, les organisations de défense de la cause des chômeurs,

‘«  réclament une augmentation immédiate des minima sociaux de 1.500 francs, par mois, avant une réforme qui instaure un revenu garanti pour tous, au niveau du SMIC mensuel et l’attribution du RMI à tous ceux qui en sont privés, en particulier les moins de vingt-cinq ans » 290 .’

Les groupes de défense de la cause des chômeurs suggèrent même la construction d’un statut social du chômeur 291 et militent pour la réduction massive du temps de travail ou simplement l’abolition du chômage et l’indexation des minima sociaux sur l’évolution des prix. Ils prônent le retour au plein emploi et le relèvement du pouvoir d’achat des salariés à faible revenu, des précaires et des chômeurs bénéficiaires d’allocations afin d’obtenir un revenu décent pour tous 292 . Les revendications d’AC ! portent ainsi sur la réduction massive du temps de travail, sans baisse de pouvoir d’achat ni précarisation, l’obtention d’un revenu décent, c’est-à-dire qui soit au-dessus du SMIC, et enfin la reconnaissance des organisations de défense de la cause des chômeurs et des précaires partout où se décident la vie des chômeurs 293 .

Cette catégorie de groupes de cause oriente essentiellement ses actions de lutte autour des conditions de vie des chômeurs, tandis que celle qui se positionne dans l’espace public pour l’accès au droit au logement combat pour que tous les sans abris et les mal logés accèdent à un logement décent. Toutes les organisations qui luttent pour l’accès aux logements pour les personnes et familles remplissent ainsi une triple fonction : elles soutiennent, informent et engagent, pour certaines, régulièrement, des actions sur le terrain afin d’alerter l’opinion publique et les pouvoirs publics de sorte que ceux-ci trouvent des solutions favorables aux plus démunis.

A priori, les principales organisations de lutte pour l’accès au logement sont Emmaüs France 294 et Droit Au Logement. Cette dernière organisation a pour slogan « Un toit, c’est un droit ». Ce slogan décline l’objet de ce groupe de cause : faire avancer la cause des mal-logés et des sans logis. La philosophie d’action de Droit Au Logement est orientée notamment vers le relogement des familles. Selon Le Monde, « 3000 ménages ont retrouvé un toit sur la région Ile-de-France » 295 . L’objectif de Droit Au Logement est également de permettre à des familles et à des ménages condamnés à vivre dans des taudis de retrouver un logement convenable,

‘« Nous, on intervient sur trois catégories de ménages, c’est-à-dire ceux qui sont sans logis, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas de logement fixe, ceux qui sont sans logés et hébergés de façon précaire à droite et à gauche par des structures d’hébergement, au foyer, les hôtels, chez les familles, les amis etc.…ce sont les hébergements provisoires. Ensuite, on prend en compte les mal logés, ce sont les locataires ou les propriétaires qui vivent dans les conditions de très mal logement…c’est-à-dire les logements qui sont dangereux pour la santé…et puis il y a les locataires qui sont menacés d’expulsion […] Les ménages modestes sont les principaux ménages préoccupés par les mesures d’expulsion » 296 .’

Notons que l’action du groupe de cause Droit Au Logement est jugée plutôt satisfaisante par les membres de différents gouvernements qui ont eu en charge le département ministériel du logement. Deux responsables gouvernementaux reconnaissent que Droit Au Logement a été « révélateur de la crise du logement social » et a « un sens de la provocation positive, une capacité d’alerte qui sont précieux », car, selon ces personnalités, sans les interventions de Droit Au Logement « l’opinion aurait moins bougé » 297 .

Toutes les personnalités historiques 298 qui soutiennent habituellement les organisations qui luttent pour l’accès au logement reconnaissent que l’engagement de Droit Au Logement a eu de multiples effets positifs sur la question du logement. Car, cette organisation œuvre concrètement pour que les plus démunis aient accès aux logements. Ce groupe de cause semble avoir infléchi les mentalités sur la question du logement notamment en alertant l’opinion publique en rendant plus « visible » la question des mal-logés et des sans-logis 299 . L’organisation dirigée par Jean Baptiste Eyraud peut donc se vanter d’avoir donné une dimension publique et politique à la problématique du logement. En effet, Droit Au Logement a réussi, grâce à ses actions médiatiques, à éveiller et à attirer l’attention de l’opinion publique et des décideurs politiques sur le logement en tant que problématique sociale majeure.

Comme pour la problématique du « Logement », celle de la « Santé » exige la présence de groupes de cause compétents et dotés d’une certaine expertise technique. Médecins du Monde représente à nos yeux l’organisation la plus indiquée pour aborder les problème relevant du domaine de la Santé au sein du collectif Alerte 300 . Elle revendique une bonne connaissance de la situation sanitaire des plus défavorisés et tient un discours axé uniquement sur l’accès des plus démunis à la santé 301  .

Médecins du Monde dont l’engagement citoyen consiste à aller vers les populations les plus vulnérables de manière à leur faciliter l’accès aux soins se définit comme le groupe de cause qui a vocation à soigner les populations les plus vulnérables dans des situations de crises et d’exclusion en France 302 . Médecins du Monde contribue au processus de construction de la loi contre les exclusions en faisant des propositions directement liées au domaine de la Santé 303 . L’action de Médecins du Monde s’inscrit dans la dynamique de la structuration de l’exclusion telle que définie par ATD Quart-Mondeet les groupes de cause membres des collectifs Alerte  et CPE.

L’accès à l’emploi, à la santé et au logement constitue des droits essentiels qui doivent être effectifs. Les groupes de cause membres des collectifs Alerte  et CPE se mobilisent pour définir une représentation commune de la notion d’exclusion et contribuer ainsi, par leurs propositions, à édifier le contenu de la loi contre les exclusions. Par l’action de définition et de délimitation de leur cause, les groupes de lutte contre les exclusions s’engagent dans une opération de légitimation de la cause des « exclus ».

Notes
267.

PourMonseigneur Rodhain, le Secours catholique a pour objet de venir en aide aux plus démunis en essayant de toucher des publics diverses et de fournir des prestations aussi variées, c’est-à-dire les «  enfants abandonnés, familles privées de logement, personnes handicapées, mutilées par la guerre et soldats brisés par trop d’horreur ». Il en est de même du Secours populaire dont la devise est « tout ce qui est humain est nôtre ». Source : http://www.secours-catholique.asso.fr

268.

Archives Fédération Entraide Protestante. Elles sont nées, pour la plupart, au lendemain de la seconde guerre mondiale. Leur objectif était de venir en aide aux différentes personnes victimes de différentes formes de détresse sociale. Le champ social n’était pas encore « balkanisé » quant même existait déjà des organisations tel Emmaüs qui s’occupait des personnes qui n’avaient pas de logement. Source : document non daté « Les associations du label Grande Cause nationale 1994 ».

269.

Archives Fédération Entraide Protestante, document non daté « les associations de label Grande cause nationale 1994 ». Ces organisations caritatives sont basées sur du bénévolat. Elles n’ont pas la culture de la réflexion sur les textes de loi. Leur seule préoccupation est de faire de la générosité, c’est-à-dire de venir en aide aux pauvres et aux nécessiteux.

270.

Michel Castaing, «  Le Secours populaire concentre son action sur l’héxagone », Le Monde, p. 24-25 décembre 1995, p. 7. Le Secours populaire s’est prononcé clairement contre la critique des choix des décideurs politiques. En effet, lors du cinquantième anniversaire de cette organisation, son Président, Julien Lauprêtre avait affirmé que le Secours populaire français «  agit sur les conséquences et non sur les causes [de l’exclusion] «.

271.

Ibid. p. 7.

272.

D’autres groupes de défense de la cause des plus démunis ont des dénominations qui indiquent qu’ils défendent ou aident uniquement les pauvres. Ainsi en est-il des petits frères des pauvres, d’Emmaüs-France, de l’Armée du Salut, de la Croix-rouge française, de la Fédération française des équipes Saint-Vincent, de familles rurales, ou encore de Médecins du Monde.

273.

Bernard Lahire, L’invention de l’illettrisme. Rhétorique publique, éthique et stigmates, Paris, édition La découverte, 1999, p. 38-39.

274.

C’est dans le bidonville de Noisy-le-Grand où vit le père Joseph Wrésinski au milieu des pauvres que celui-ci crée le groupe de défense de la cause des plus démunis ATD Quart-Monde. Source : http://www.atd-quartmonde.org/fr

275.

Ce sont les groupes de cause : Agir ensemble contre le chômage, le Mouvement national des chômeurs et précaires, l’association pour l’information, l’emploi et de la solidarité.

276.

Droit Au Logement, le Comité des Sans logis.

277.

Médecins du Monde, le Comité médico-social pour la Santé des Migrants, etc..

278.

L’analyse de la montée de la pauvreté faite par l’Insee souligne l’augmentation du nombre de chômeurs mais aussi la montée du chômage de longue durée, des chômeurs en fin de droits, de l’instabilité de l’emploi des jeunes dont la durée de cotisation est insuffisante et des réformes ayant durci les conditions d’accès à l’assurance chômage. L’Insee relève que si la mise en place du RMI en 1989 avait réussi à « contenir » la pauvreté, cela n’a malheureusement pas permis aux trois quart des bénéficiaires de ce « filet social » ainsi qu’aux bénéficiaires de l’Assurance Spécifique Solidarité de vivre au dessus du seuil de pauvreté (…) : Economie et Statistique « Mesurer la pauvreté aujourd’hui, - INSEE, 1997, n°308, - p. 309-310. Lire aussi François Bonnet et Franck Nouchi, , « Les pouvoirs publics n’ont pas su enrayer la montée de la grande pauvreté », Le Monde, 30 mars 1995, p. 9.

279.

Le nombre de mal-logés et de sans abri est estimé en 1995 respectivement à 1.500.000 et 200.000 personnes. Source : Enquête Credoc pour ATD Quart-Monde réalisée en 1995 et portant sur 735 personnes en situation de grande pauvreté et publié dans Christophe Forcari et Isabelle Mandraud, « Martine Aubry défend son projet aujourd’hui. Trois ans et 30 milliards pour lutter contre l’exclusion »,Libération, 4 mars 1998.

280.

Archives Fnars, document « Les positions de la Fnars face à l’actualité », 21 janvier 1998, p. 1.

281.

Serges Paugam, La disqualification sociale, PUF, 1ère édition » quadrige », 2000, p. 51.

282.

Entretien n° 19 avec Annie Pourre.

283.

Archives MNCP. Communique de presse du MNCP. Paris, 15 avril 1997. Archives AC !. Communique de presse commune : AC ! – APEIS – CGT Chômeurs – MNCP. Paris, 26 janvier 1998. p. 2. Archives AC ! Communiqué de presse de Tous ensemble CFDT en Lutte «  après le rapport Join-Lambert, aux décideurs de prendre leurs responsabilités ». Paris, 26 février 1998.

284.

Le MNCP se prononce en faveur de l’économie solidaire, car il cherche à créer des emplois qui ne sont pas soumis à la fluctuation de l’économie libérale dans la mesure où celle-ci est destructrice d’emploi. En faisant le choix de l’économie solidaire, les responsables du MNCP souhaitentque les salariés et les chômeurs ne soient pas une variable d’ajustement économique, mais plutôt des acteurs de l’économie.

285.

Article 2 B) des statuts du MNCP rappelant les objectifs de ce mouvement. Source : http://mncp.mncp.free.fr

286.

. Entretien n° 9 avec Claire Villier.

287.

Nous ne retiendrons que les principales, à savoir le Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP), Agir ensemble contre le Chômage (AC !) et l’Association Pour l’Emploi, l’information, et la Solidarité des chômeurs et des travailleurs (APEIS).

288.

Michel Feltin, « Le projet Aubry n’existera que si tout le monde s’y met »,La Croix, 6 mars 1998, p. 7. Lire également, Alain Beuve-Mery, « Le mouvement des chômeurs continue à défier le gouvernement », Le Monde, 15 janvier 1998, p. 6 ; Alain Beuve-Mery, « Après de nombreuses manifestations, les occupations continuent », Le Monde, 15 janvier 1998, p. 7 ; Michel Castaing, « L’association Droit au logement occupe un nouvel immeuble à Paris »,Le Monde, 28 mars 1995, p. 14 ; Alain Beuve-Mery, « Les associations des sans-emploi manifestent à Paris et en provinces », Le Monde, 7 mars 1998, p. 7.

289.

Communiqué de presse du groupe de cause AC !, le 4 mars 1998 cité par Eric Cheynis, Usages et enjeux associatifs de la construction du champ de l’exclusion, op. cit.,p.101.

290.

Alain Beuve-Mery, « Les associations veulent participer à la préparation du texte promis pour le printemps »,Le Monde, 26 décembre 1997, p. 5.

291.

Archives AC !, document « Loi Exclusion. Volet emploi et moyens d’existence ». Paris, 23 avril 1998. Comme d’autres groupes de défense de la cause des chômeurs AC ! exige la mise en place d’un statut juridique des chômeurs ainsi que le changement rapide des conditions de vie des chômeurs et précaires.

292.

Archives MNCP, communiqué de presse du MNCP, Paris, 15 avril 1997.

293.

Liaisons sociales, « représentation des chômeurs », 12 mai 1998, n°12663, p. 3. Lire également Isabelle Mandraud, « Les chômeurs invités à gérer les Assedics »,Libération, 29 avril 1998.

294.

L'organisation Emmaüs offre aux personnes sans domicile des solutions adaptées à différentes situations : accueils de jour ou simples vestiaires, hébergements d'urgence, hôtels sociaux, centres d'hébergement et de réinsertion sociale, logements d'insertion… Elle facilite leur réinsertion : domiciliation du revenu minimum d'insertion (RMI), cours d'alphabétisation et de remise à niveau, aide à l'accès aux soins…Source : http://www.emmaüs-France.org/ Il convient quant même de mentionner que la Fondation créée par l’abbé Pierre c’est-à-dire Emmaüs Logement a, avant l’émergence des organisations radicales tels le D.A.L et le CDSL, largement contribué à interpeller l’opinion publique et les pouvoirs publics sur la question des mal logés et des sans logis.

295.

Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL. Source : Bertrand Bissuel, « En une décennie, le DAL est devenu un pilier de la lutte contre l’exclusion »,Le Monde, 4 novembre 2000, p. 10.

296.

Entretien n° 21 avec Jean-Baptiste Eyraud, 4 janvier 2005.

297.

Bertrand Bissuel, « En une décennie, le DAL est devenu un pilier de la lutte contre l’exclusion »,Le Monde, 4 novembre 2000, p. 10.

298.

Les professeurs Léon Schwartzenberg, le généticien Albert Jacquart, Mgr Jacques Gaillot. Le Monde, « Le DAL occupe un immeuble dans le 12ème arrondissement de Paris », 10 décembre 1995, p. 34. Lire aussi Bertrand Bissuel, ,« En une décennie, le DAL est devenu un pilier de la lutte contre l’exclusion »,Le Monde, 4 novembre 2000, p. 10.

299.

Bertrand Bissuel, « En une décennie, le DAL est devenu un pilier de la lutte contre l’exclusion »,Le Monde, 4 novembre 2000, p. 10.

300.

Toutes les organisations qui luttent pour l’accès à la santé n’ont pas vocation à intervenir sur l’ensemble du secteur Santé. Seul Médecins du Monde peut agir sur l’ensemble du secteur. D’autres se concentrent sur des objectifs et pathologies spécifiques, telles l’Association Parole Soutien Information Sida (APSIS), l’Association de Lutte contre le Sida (AIDES), ou encore l’Association Nationale de Prévention de l’Alcoolisme.

301.

Archives Médecins du Monde, document « Accès aux soins pour tous. Les 10 propositions de Médecins du Monde ». Paris,14 décembre 1995. Au cours de « la journée de l’accès aux soins pour tous » le 14 décembre 1995, Médecins du Monde dévoile ces dix propositions. Toutes concernent le domaine de la santé : « assurer l’examen médical avant l’examen des droits ; promouvoir une autre pratique médicale ; garantir le droit aux soins sans risques d’arrestation et arrêter l’expulsion des malades étrangers ; s’assurer après le soin à l’hôpital des conditions de sortie des patients ; développer les lieux de convalescence ; engager la psychiatrie de secteur de l’alcoolisme dans la problématique de la précarité ; dépénaliser l’usage de toutes les drogues ; créer les observatoires locaux de la précarité ; développer la recherche et l’enseignement sur santé-précarité. 20 p.

302.

Les dix propositions de Médecins du Monde sont les suivantes : « Assurer l’examen médical avant l’examen des droits ; Promouvoir une autre pratique médicale ; Garantir le droit aux soins sans risque d’arrestation et arrêter l’expulsion des malades étrangers ; L’hôpital doit s’assurer après le soins des conditions de sortie des patients ; développer les lieux de convalescence ; Engager le psychiatrie de secteur dans la prise en compte de la souffrance issue de l’exclusion ; Réexaminer la place de l’alcoolisme dans la problématique de la précarité ; Dépénaliser l’usage de toutes le drogues ; Créer des observatoires locaux de la précarité et enfin Développer la recherche et l’enseignement sur santé-précarité ». Source : Accès aux soins pour tous. Les 10 propositions de Médecins du Monde. Paris, 14 décembre 1995.

303.

Nous nous referons à certains communiqués de presse diffusés par Médecins du Monde : Archives Médecins du Monde, communiqué de presse « Médecins du Monde tient à exprimer sa satisfaction à l’annonce du programme de prévention et de lutte contre les exclusions faites hier par le gouvernement, en ce qui concerna les mesures consacrées à « l’accès aux soins pour tous » », Paris, 5 mars 1998. Et le communiqué de presse « Loi contre les exclusions : Médecins du Monde alarmé par le rejet de beaucoup d’amendements concernant l’accès aux soins », Paris, 11 mai 1998.