III/ Du rôle précurseur d’ATD Quart-Monde à la contribution des collectifs Alerte et CPE : quelles représentations de l’»exclusion » ?

Quelle représentation les groupes de défense de la cause des plus démunis entendent-ils donner à la notion d’» exclusion » ? Réussissent-ils à harmoniser leurs visions et à construire une image commune de l’exclusion ? La problématique de la lutte contre les exclusions a alimenté le débat entre groupes de cause. Ces derniers devaient trouver une plate-forme commune, c’est-à-dire une image ou une représentation de la notion d’exclusion. Il s’agissait de définir le dénominateur commun à la conception et à la perception de la notion d’exclusion 370 . L’identification de la perception commune de ce phénomène apparaît comme quelque chose de fondamental pour créer et maintenir la cohésion de la communauté des groupes de cause qui se positionnent socialement et politiquement comme défenseur de la cause des plus démunis. La définition de la perception de l’exclusion présente également un enjeu majeur en termes d’affirmation des groupes de cause.

Objectivement, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion repose sur des actions concrètes, liée aux plans et programmes de lutte initiés par les gouvernements. Le groupe de cause ATD Quart-Monde est le promoteur de l’idée de la loi relative à la lutte contre les exclusions (A) en tant qu’il a été le premier à considérer la pauvreté et l’exclusion comme une atteinte aux droits de l’homme (B).

Notes
370.

Archives Médecins du Monde : « [ … ] Ce qui paraît fondamental, [ pour les groupes de cause ] c’est un accord sur la ligne générale de l’ensemble du texte plus que sur l’acquiescement particulier de chaque proposition », document daté du 13 mai 1996.