Des débuts prometteurs

Il semble qu’à ses débuts la statistique soit à la fois le signe de la naissance d’un pouvoir que ce dernier ait été le fait d’une cité ou du moins d’un état centralisé et d’un pouvoir religieux les deux étant souvent confondus.

Les systèmes artificiels à mémoire (SAM)

A l’origine du stockage de l’information on a trouvé depuis une centaine d’années un certain nombre d’objets gravés, principalement sur des os ou des bois de rênes au Paléolithique supérieur (environ -35000 ans en Europe et -60 000 ans en Afrique).

Souvent les premières interprétations de l’utilisation de ces objets étaient qu’ils étaient dans le registre du rite, i.e. fréquemment quand on ne comprend pas la signification ou l’utilisation d’un objet on décide que c’est un objet appartenant au registre du religieux. C’est ce que souligne Francesco d’Errico 2 lorsqu’il met en évidence la difficulté de l’interprétation de ces objets archéologiques. Ainsi c’est à partir de ces objets que ce chercheurs construit des modèles ethnographiques qui l’amènent à répondre à la question de la « modernité de l’homme » et à substituer au modèle du « big bang culturel » une évolution plus régulière entre -200000 et -20000 avant JC 3 .

Notes
2.

Francesco d’Errico, directeur de recherche au CNRS, Institut de Préhistoire et de Géologie du Quaternaire, CNRS UMR 5199 PACEA

3.

« Un modèle a longtemps été admis pour rendre compte de cette grande transformation. La modernité de l’homme serait associée à une brusque révolution culturelle ayant eu lieu il y a 40 000 ans environ, soit au début du Paléolithique supérieur. Cette mutation culturelle aurait eu  lieu en Europe et coïnciderait avec l’arrivée des hommes anatomiquement modernes, des hommes comme nous en somme, sur le vieux continent. Ce changement a longtemps été considéré comme soudain et explosif. Contre le modèle du big bang culturel du Paléolithique supérieur, un autre modèle a été récemment proposé. Selon ce scénario la modernité culturelle aurait débuté en Afrique, le continent où selon la génétique notre espèce a eu son origine il y a environ 200 000 ans, et se serait déployée par étapes entre 200 000 et 20 000 ans BP  (au cours de l’époque dite du Middle Stone Age  africain). Ce modèle suppose donc une évolution beaucoup plus graduelle et non européenne. En particulier le deuxième modèle, qui est en train de s’imposer comme le paradigme dominant, lié directement l’origine biologique de notre espèce à l’origine des comportements modernes. L’idée est simple : le processus qui a produit notre espèce en Afrique a du octroyer à cette dernière certains avantages (langage, pensée symbolique, capacités cognitives supérieures) qui ont favorisé sa colonisation de l’Eurasie et le remplacement par celle-ci des populations humaines vivant dans ces régions » in Conférence Francesco d’Errico au Cercle Genevois d’Archéologie, 4 avril 2006.