Une invention de comptables

Georges Ifrah (Ifrah, 1981, p. 160) intitule sous forme interrogative « Les inventeurs de l’écriture : une invention de comptables ? » le chapitre 10 de son ouvrage « Histoire universelle des chiffres ». Notons par anticipation que l’on retrouvera sous forme de quolibet le nom d’actuaires dans la bouche des bourbakistes pour désigner les statisticiens.

Mais revenons à Georges Ifrah qui poursuit l’opinion contenue dans le titre du chapitre :

« L’idée de l’écrit, en Mésopotamie comme en Elam, serait donc bien née de besoins strictement utilitaires dans un contexte essentiellement économique. » (Ifrah G., 1981, p.178).’

Et donc l’écriture en tant que version du langage articulé ne s’est imposée que plus tard, c’est ce que l’auteur renforce quelques lignes après :

« Il ressort, en tout cas très nettement de ce qui précède que la comptabilité écrite a très vraisemblablement précédé, en Elam et sans doute aussi en pays de Sumer, la transcription du langage articulé. » (Ifrah G., 1981, p.178).’

Et pour résumer nous pouvons dire que les besoins statistiques et comptables ont entrainé la naissance de l’écrit, et que cet écrit a ensuite rempli les fonctions qu’on lui connait.