Calculer le futur se pose comme un obstacle épistémologique

Une pensée débarrassée des superstitions ?

Dans l’ouvrage Psychopathologie de la vie quotidienne (Freud, 1969),l’auteur nous fait rencontrer la superstition comme une confirmation de« l’existence d’une connaissance inconsciente et refoulée de la motivation des actes manqués et accidentels ».

A partir de là on peut émettre l’hypothèse que les superstitions seront toujours constituantes de l’appareil psychique de l’individu, tout au plus faudra-t-il apprendre à vivre avec, et l’on ne s’étonnera pas que tel président ait consulté régulièrement une célèbre et médiatique astrologue, et que le suivant ait vu, dit on, des marabouts africains, et que les jeux de la « Française des jeux » aient autant de succès.

Et donc, en ce qui concerne les apprentissages statistiques ces derniers seront, dans un premier temps, qu’un cosmétique sur les superstitions qu’à des degrés divers chaque individu garde en lui. C’est à force de persévérance et par la multiplication des situations qu’une pensée statistique s’installera à côté de « petites superstitions » fonctionnant comme des addictions marqueurs de névroses plus ou moins handicapantes.

En revanche, pour le même individu, ils viendront compléter l’outillage logique et l’« habitus », (Bourdieu, 1980, pp. 87), tout en portant un certain nombre de singularités et de contradictions que nous abordons ci après.