La place de l'outil informatique

Depuis déjà quelques années, une réflexion était menée par une équipe d’enseignants de l’Université Lyon 2, quant à l’apprentissage de la statistique descriptive. Initiée à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon, puis engagée à l’Institut Universitaire de Technologie Lumière et enfin à la Faculté de sciences économiques, cette démarche mettait l’accent sur deux postulats de base. Il s’agissait d’intégrer le plus tôt possible l’outil informatique comme instrument naturel d’une pratique de la statistique. En matière d’outil informatique le tableur fut privilégié. Plusieurs raisons expliquent ce choix qui peut apparaître surprenant en raison de la puissance de certains logiciels de traitements statistiques. Les cours concernaient des étudiants de premier cycle. Il nous paraissait indispensable d’éviter l’effet boîte noire du logiciel.

Le tableur, en obligeant les étudiants à reconstituer les indicateurs de base de la statistique descriptive nous offrait une plus grande garantie d’éviter cet effet boîte noire. Il était en outre intéressant de faire travailler les étudiants sur l’un des outils de bureautique les plus répandus en entreprise. Enfin, le tableur présentait l’avantage d’offrir une gamme intéressante d’outils graphiques, ce que peu de logiciels de statistique proposaient. Il fallait toutefois éviter certains pièges comme par exemple l’emploi impropre du terme d’«histogramme». Au-delà de la puissance de calcul, l’outil informatique favorisait le recours plus systématique de base de données de taille importante, se rapprochant ainsi davantage de ce que l’on peut trouver dans la pratique professionnelle. Le recours à l’informatique permettait enfin la simulation qui dans de nombreux cas offraient la possibilité de dépasser certains concepts pouvant apparaître plus complexes aux étudiants en favorisant la multiplication des applications concrètes.