Conclusion

Tout au long de ce travail nous avons essayé de montrer comment l’enquête par questionnaires d’une part, et la simulation d’expériences aléatoires d’autre part s’inscrivent dans une perspective constructiviste de la connaissance statistique s’appuyant sur les concepts de schèmes et de situations. L’enquête par questionnaires mobilise la presque totalité des compétences en action dans le métier de statisticien : collecte des données, nettoyage des données, vérification des cohérences, choix techniques, choix technologiques, traitements, validation auprès des commanditaires. Mais l’appareillage mis en place pour effectuer une enquête est assez conséquent et ne peut donner une proximité suffisante de la variabilité qu’après de multiples enquêtes et des années d’expérience. La simulation permet aux étudiants de dégager des invariants de la variabilité, de comprendre ce que recouvre la convergence, de s’approprier la statistique inférentielle, de concevoir les fluctuations d’échantillonnage.

L’opération est délicate et nécessite d’avoir à batailler sur tous les fronts : celui des signifiés, celui des signifiants et celui des situations de référence. Dans la première enquête présentée dans la dernière partie de ce travail on constate que les représentations de la statistique, pour les étudiants du département QLIO qui font peu de statistique, tournent essentiellement autour du calcul numérique et qu’en revanche elles sont multi référentielles pour les étudiants du département STID qui ont un emploi du temps chargé en statistique, enquêtes et calcul de probabilité.

A l’issue de ce travail, nous savons qu’administrer des enquêtes par questionnaires est une tâche fondamentale pour l’appropriation des techniques et du champ de la statistique ; elle ne se résume pas au simple traitement des données et en ce sens permet d’enrichir l’ensemble des situations de référence ; mais nous savons aussi que construire des simulations est une activité fondamentale où le sujet apprenant est obligé de construire et manipuler des signifiants d’objets inconnus, et de ce fait d’accorder une place, à ce que j’ai appelé le non savoir, dans le champ même du savoir.