e) Les exigences des pasteurs mieux respectées par les fidèles

Les exigences des pasteurs concernant le jour du mariage apparaissent dans les actes des synodes réformés. En 1675, le synode de Desaignes interdit que la bénédiction des mariages ait lieu ailleurs,

‘« que dans les temples et aux heures ordinaires » 145

et la bénédiction des mariages hors du temple et des jours ordonnés est défendue,

‘«et il sera incessamment procédé contre les infracteurs » 146 .’

Un exemple de mariage célébré à Villeneuve-deBerg montre la mise en application des dispositions du synode. Le mariage se déroule dans l'Eglise réformée avec le pasteur du Pradel, Jean Paget :

‘« Ce jour d'huy troisième janvier à l'heure du presche au matin et au commencement des exercices de piété par moi Jean Paget ministre de ladite maison dudit sieur du Pradel a esté béni le mariage… » 147

Dans cet exemple, le mariage se passe donc le dimanche, le jour du culte, et pendant un culte, signe du poids croissant des pasteurs sur la pratique des fidèles. La concentration des mariages sur le samedi et le dimanche, telle qu’elle apparaît sur le tableau 148 , semble être le signe du respect croissant des injonctions des pasteurs alors qu’avant 1675 le mariage dominical n’a pas encore un caractère obligatoire. Mais le constat paraît s’appliquer davantage aux réformés des environs de Privas qu’aux privadois eux-mêmes. L’absence d’un pasteur résident dès 1664 peut être une explication de cette situation. Toutefois le respect du dimanche est incomplet puisque le pourcentage des mariages se déroulant ce jour-là est en réduction. On mesure également les limites dans l’application des décisions synodales.

Notes
145.

AN TT 243, synode de Desaignes, 1675, p 6.

146.

AN TT 243, synode de Desaignes, 1675, p.6.

147.

SAGA PRP 13-1, 01/01/1675, registre d'actes pastoraux de Villeneuve-de-Berg.

148.

Voir tableau 14.