3) Chapitre 3 : des ressemblances dans les modes de croire et les modes de vie. (1630-1750)

La délimitation chronologique retenue ici est différente de la partie précédente. Pour l’analyse des mentalités, l’étude sur la longue durée paraît plus adaptée. De plus les ressemblances les plus marquées apparaissent entre la période 1650-1685 (pour les réformés) et 1680-1740 (pour les catholiques). Le choix a donc été fait d’aborder cette étude sur la période 1630-1750. L’analyse des modes de vie et des modes de croire sera fait au travers de l’études des mentalités ; le concept est intéressant tant il porte des définitions différentes mais il est également difficile à manier. Le terme est repris des recherches poursuivies depuis les années 30. D’abord par L. Febvre, les mentalités sont alors étroitement reliées à l’étude économique et sociale. Ensuite dans les années 60, les études de démographie historique conduites par J. Dupâquier permettent une nouvelle approche, plus scientifique, de l’histoire des mentalités. Les recherches récentes, enfin, ont tenté de mesurer l’écart entre les instructions officielles du clergé et la pratique des fidèles. C’est notamment le travail conduit par P. Ariès et M. Vovelle à partir de l’analyse sérielle des testaments. C’est une des approches du sujet retenu dans ce chapitre. L’analyse de R. Mandrou, renouvelée et précisée par R. Muchembled, à propos de la sorcellerie nous a paru importante dans la définition des mentalités et dans la conduite de l’analyse comparative. Un autre thème a également connu un regain d’intérêt, l’étude des formes de sociabilité. Dans les années 70, M. Agulhon avait renouvelé l’approche dans l’étude des confréries et de la Franc-Maçonnerie dans l’ancienne Provence. Les trois villes étant largement dotées en confréries, la comparaison avec la Provence a retenu notre intérêt. Enfin M.-H. Froeschlé-Chopart a attiré plus récemment l’attention sur la question des espaces sacrés. Ce thème nous a paru pertinent pour conduire la comparaison entre les deux confessions. Dans ce chapitre, largement influencé par la recherche historique de ces dernières années, nous avons tenté de traiter des thèmes les plus aptes à la comparaison et les mieux documentés. La justification de cette orientation des recherches dans ce domaine des mentalités, donc de « l’intime »  tient au fait qu’à l’expérience il est apparu très intéressant dans une démarche comparative.