Université Lumière Lyon 2
École Doctorale Humanités et Sciences Humaines
Institut de Psychologie
Laboratoire de recherche Santé – Individu – Société (EA 4129)
L’expressivité non verbale des personnes âgées atteintes de démence de type Alzheimer, marqueur de leur affectivité préservée
Thèse de doctorat de psychologie
Mention psychopathologie et psychologie clinique
Sous la direction de Louis PLOTON
Présentée et soutenue publiquement le 25 juin 2007
Devant un jury composé de :
Joël ANKRI, professeur des universités, université de Versailles St Quentin en Yvelines, praticien hospitalier
François BLANCHARD, professeur des universités, université de Reims, praticien hospitalier
Jacques GAUCHER, professeur des universités, université Lumière Lyon 2
Régis GONTHIER, professeur des universités, université de Saint-Etienne
Louis PLOTON, professeur des universités, université Lumière Lyon 2
Serge PORTALIER, professeur des universités, université Lumière Lyon 2, Président du jury

Résumé :

L’expressivité émotionnelle des personnes âgées atteintes de maladie d’Alzheimer maintient une voie de communication via le registre non verbal malgré la dégradation cognitive et verbale propre à la maladie. En cela, nous souhaitions mettre en évidence le fait que ce registre constitue un mode privilégié de prise en compte de leurs émotions.

Nous avons pour cela recueilli les points de vue d’observateurs soumis à des visionnages d’entretiens filmés entre des personnes âgées (atteintes pour deux tiers d’entre elles de la maladie d’Alzheimer) et des thérapeutes. Une moitié des observateurs a visionné et s’est exprimée sur les vidéos avec le son, alors que l’autre moitié l’a effectué sans le son.

Nous avons constaté des convergences d’opinions et des consensus lexicaux entre observateurs quant à la qualification des émotions et des états supposés des personnes âgées démentes, étayées sur les informations non verbales et les indices comportementaux de ces patients, perçus comme cohérents.

De plus, selon la question posée à la personne âgée démente, les observateurs convergeaient sur des consensus distincts.

Title :

Maintenance of communication with Alzheimer ageing people via nonverbal expressiveness, across their emotions

Summary:

Emotional expressiveness in Alzheimer ageing patients maintains a form of communication via nonverbal register, despite of cognitive and verbal impairment proper to this disease. So we aimed at showing up that this register constitutes a privileged means for taking account of their emotions.

We have collected observers's impressions who were submitted to video interviews between ageing people (2/3 of them were Alzheimer patients) and therapists. Half of the observers watched and gave their opinion from videos with sound, while the others watched and gave their opinion from videos without sound.

We found convergences of opinions and lexical consensus between observers regarding labelling of emotions and supposed states in ageing people with dementia, supported by nonverbal informations and behavioral cues they expressed and perceived as coherent by observers.

Moreover, according to the question asked to ageing people with dementia, the observers converged on separate consensus.

Mots-clefs :

Maladie d’Alzheimer, expressivité émotionnelle, communication non verbale, affect

Key Words:

Alzheimer disease, emotional expressiveness, nonverbal communication, affect

« C’est encore tout vacillant, aucun mot, aucune parole écrite ne l’ont encore touché, il me semble que ça palpite faiblement… Hors des mots…comme toujours…des petits bouts de quelque chose d’encore vivant…je voudrais avant qu’ils disparaissent »
Nathalie Sarraute (1983, p.9-10)

Remerciements

A ma mère, Raymonde Poncet, à qui je dédie ce travail.

Au Pr Louis Ploton, Directeur de recherche, pour sa disponibilité et ses conseils.

A l’université Lumière Lyon 2, et notamment Stéphane Lallitch (Professeur de statistique) et Nicolas Nicoloyannis (Professeur de statistique), pour leur précieuse aide concernant mon étude expérimentale.

A l’équipe du réseau INSERM, et notamment le Professeur François Blanchard, pour leur aide logistique indispensable.

A l’association France Alzheimer, pour la confiance témoignée en m’attribuant une bourse de recherche pour mes travaux en 2004.

Aux écoles de formation ayant accepté de participer à cette recherche, et tout particulièrement :

Mme Genivet, Cadre référent des étudiants, et Mme Audrain, Directrice de l’IFSI Saint Martin (Grenoble)

Mme Abozi, Formatrice, et Mme Perrasse, Directrice de l’école Clémenceau (Lyon)

Mme Villard et Mme Forest, Cadres pédagogiques, et Mme Rebourg, Directrice de l’institut de formation des personnels de santé de la Croix-rouge française (St Etienne)

Mme Allegre, Ecole du Sud-Est (Lyon)

Au Service de Maintien à Domicile Lyon 1er, et notamment Martine Liauthaud (Psychologue), pour sa participation à cette recherche.

A l’ensemble des professionnels ayant accepté de participer à l’étude expérimentale, et notamment Pascale Morel-Vuillez.