1-2- Apparition d’un mode relationnel essentiellement sensoriel

1-2-a- La prise en compte des déficiences sensorielles dans l’interaction

Au préalable, une évaluation correcte des capacités sensorielles de la personne âgée démente doit intervenir pour éviter des erreurs de jugement au sujet de ses capacités cognitives et relationnelles.

Il faut par exemple rappeler que concernant l’audition, on évalue une détérioration conséquente chez 81% des personnes âgées de plus de 80 ans. Cela constitue le dérèglement sensoriel le plus fréquent pour cette population. Pourtant, seulement 25% des personnes âgées possédant une prothèse auditive l’utilisent en institution : quelle place alors pour l’échange et la convivialité entre les résidants, mais aussi avec les familles et les soignants ?

Malgré l’amenuisement des perceptions sensorielles avec l’avancée en âge, celles-ci demeurent essentielles pour entrer en relation. Cet étayage s’avère d’autant plus important dans les rapports avec les personnes âgées atteintes de DSTA que leurs fonctions langagières sont progressivement atteintes.

On distingue cinq formes de sensations tactiles distinctes (le contact, la pression, la chaleur, le froid et la douleur), qui même partiellement altérées, permettent au toucher affectif le maintien d’un lien relationnel.

Nous observons que lorsque des malades souffrent de déficiences au niveau de l’audition, de l’odorat, du goût ou du toucher, la vicariance va s’effectuer au profit de leurs perceptions visuelles. Lorsqu’elles sont préservées, elles constituent une source d’information majeure à même de pallier les autres déficiences sensorielles, d’où l’importance de ce qui est donné à voir par les échanges non verbaux.