Synthèse

Au cours de cette première partie théorique, nous avons pointé l’extrême perméabilité émotionnelle des personnes âgées souffrant de DSTA.

Loin de se limiter à une accumulation de symptômes déficitaires, cette maladie peut être approchée via les champs de la sensibilité et de l’affectivité, véritables terrains d’observation et de recherche de cette maladie.

L’incohérence verbale ne doit pas masquer la possible communication non verbale : il s’agit de dépasser le non-sens apparent en gardant ouvert l’éventualité d’un sens caché lors de manifestations comportementales incomprises dans ses déterminants.

Renouer le lien entre ressentis et représentations est possible à condition de se décentrer du discours littéral de la personne et d’accueillir ses manifestations émotionnelles grâce à la communication non verbale.

Cette approche résolument dynamique s’inscrit dans un positionnement éthique fort.

Cette démarche d’ouverture suppose de se sensibiliser à l’analyse de nos ressentis contre-transférentiels vis-à-vis des personnes âges démentes et à l’impact possible de nos attentes sociales sur notre jugement, ainsi que de promouvoir une écoute basée sur l’empathie.

Le « pari du sens » consiste à maintenir une activité réflexive en se risquant à émettre des hypothèses : opérantes ou fausses, elles permettent dans tous les cas, en s’interrogeant sur les ressentis de la personne, de mettre en avant la persistance d’une vie psychique jusqu’au stade ultime de la maladie.