a- L’observation de vidéos :

Chaque observateur visionne 36 extraits d’entretiens cliniques, d’une durée de une à cinq minutes. A chaque séance de projection, six extraits sont visionnés, entrecoupés par le remplissage d’un questionnaire (cf. Annexe 1).

Les vidéos relatent des scènes d’entretiens entre un thérapeute et une personne âgée.

Les vidéos ont été tournées dans différentes villes de France (Rouen, Nancy, Saint-Étienne, Grenoble, Lyon), exclusivement auprès de personnes francophones. L’équipe INSERM du réseau “Qualité de vie et démence”, responsable de ces enregistrements vidéos, a recueilli préalablement le consentement des sujets filmés et a veillé à respecter leur anonymat lors des enregistrements vidéos. Le C.C.P.R.B. (Comité Consultatif Pour la Recherche Biologique) de Reims a donné son accord pour le protocole d’entretien, et notamment concernant les thèmes abordés.

Le choix des personnes âgées filmées lors des entretiens a répondu à une exigence méthodologique très stricte. Les vidéos comprennent en effet en nombre égal :

• un groupe contrôle de 12 personnes âgées saines (pas d’altérations physiques majeures, ni d’altérations cognitives) : M.M.S. (Mini Mental State) ≥25
• un groupe de 12 personnes âgées souffrant de démence modérée : 12 < M.M.S. <25
• un groupe de 12 personnes âgées souffrant de démence sévère : M.M.S. ≤12

Les catégories d’âge, de sexe et de niveau d’étude des personnes âgées ont été observées à l’identique concernant ces trois groupes, afin que ces critères ne constituent pas un biais méthodologique dans nos résultats.

Trois questions ont été systématiquement abordées lors de ces entretiens filmés :

1. Pouvez-vous me parler de votre maman ?
2. Pouvez-vous me raconter un souvenir agréable ?
3. Comment envisagez-vous votre avenir ?

Les thèmes ont été choisis en fonction de la mobilisation affective que ces questions pouvaient déclencher ; en effet, ces trois thèmes sont (à différents niveaux et en fonction des personnes) considérés comme particulièrement impliquants et sujets à engendrer des manifestations émotionnelles. De même, ce sont des questions ouvertes, accessibles à tous, et permettant l’expression d’un panel d’émotions assez large. La première question (évoquer des souvenirs relatifs à sa mère) apparaît une question particulièrement investie par les personnes atteintes de démence sénile, qui s’expriment volontiers sur ce sujet.