1-3-d- Synthèse des résultats en fonction du degré de sévérité de démence de la personne âgée filmée

Nous avons pu observer notamment quelques différences de points de vus caractéristiques en fonction des catégories professionnelles des personnes interrogées (par exemple, davantage de notion de désorientation chez les aides-soignants).

Les distinctions les plus flagrantes sont cependant fournies par les degrés de sévérité de démence des personnes âgées filmées et par l'apport ou non du son des vidéos lors des visionnages ; ainsi, alors que la sérénité semble un état émotionnel caractéristique des personnes âgées témoins filmées, certains autres consensus font leur apparition lors d'observations de vidéos filmant des personnes atteintes de démence modérée : c'est le cas pour les notions de détachement, d'angoisse et d'excitation.

La notion de désorientation s'avère particulièrement intéressante car elle évolue progressivement, apparaissant de plus en plus présente en fonction du degré de démence des personnes filmées.

Cependant, il est nécessaire de souligner que celle-ci est beaucoup moins marquée pour la population ayant visionné les vidéos sans le son : cette distinction s'avère fondamentale pour notre étude car elle laisse supposer que les signes non verbaux des personnes âgées atteintes de démence sénile continuent à sembler cohérents, puisqu'ils ne constituent pas des indices suffisants permettant de diagnostiquer extérieurement des signes de désorientation de la personne âgée, en l'absence du verbal.

Nous notons que les personnes testées se fondent davantage sur l'expressivité non verbale des personnes âgées filmées, lorsque celles-ci souffrent de démence sénile à un stade sévère, afin de décrire leur état émotionnel.

Mais, tout en s'appuyant dessus comme critère émotionnel, elles ne semblent pas en déduire automatiquement que ce comportement non verbal soit incongru ou révélateur d'une démence.

De plus, il nous semble aussi intéressant de souligner que la notion d'angoisse n'est pratiquement jamais relevée par les aides-soignants et les infirmiers avec le son et légèrement plus mentionnée lors du visionnage sans le son et pour la population atteinte de démence sévère.

Enfin, la qualité relationnelle instaurée entre le thérapeute et la personne âgée apparaît relativement correcte pour l'ensemble des observateurs, laissant cependant entrevoir des nuances et des positions moins « médianes » concernant les personnes âgées atteintes de démence sévère.

De même, la qualité de vie des personnes âgées filmées est jugée relativement correcte pour la plupart des vidéos, bien que certaines dissensions soient perceptibles concernant toujours les personnes atteintes de démence avancée.

Il apparaît de plus que les personnes testées n'ayant pas bénéficié de l'apport sonore se soient uniquement basées sur l'apparence extérieure de la personne âgée pour définir sa qualité de vie subjective, alors que les autres participants se sont largement aidés de son état émotionnel apparent pour répondre à cette question.