Plan de la thèse

Notre thèse s’articule autour de cinq chapitres.

Le premier chapitre propose un panorama des recherches sur la planification urbaine de la fin des années 1960 à aujourd’hui. Cette revue de littérature a pour objectif d’appréhender la structuration du domaine scientifique de la planification urbaine. Nous étudierons par ailleurs les notions de planification et de projet pour voir ce qu’elles recouvrent et le sens qui leur est associé. Ce travail sémantique permettra à la fois de délimiter le champ de notre recherche et de clarifier nos axes d’investigation qui porteront essentiellement sur les phases de conception et de mise en œuvre du SDAU et du projet de territoire.

Le deuxième chapitre propose une relecture de la production de la recherche urbaine sur les villes nouvelles pour illustrer notre prise de position épistémologique. Dans cette perspective, nous interrogerons plus spécifiquement les médiations entre les recherches sur la planification urbaine et les villes nouvelles.Bien que ce détour soit un peu particulier dans la mesure où les recherches sur la planification urbaine n’ont pas construit les villes nouvelles comme des objets de recherche, il éclaire en partie les trois concepts (les acteurs, les institutions et indirectement les ressources) qui constituent les objets principaux à partir desquels nous analyserons le SDAU de L’Isle d’Abeau et le projet de territoire Nord-Isère.

Le troisième chapitre présente l’outillage théorique que nous avons retenu. Considérer la planification urbainecomme un mode d’action publique et l’analyser en tant que tel demande la mise en œuvre d’un nouveau regard, car la recherche en aménagement et en urbanisme ne fournit pas de théorie élaborée et guère de catégories opératoires.Pour autant, voire à plus fortes raisons, il est impossible de se dispenser d’outils théoriques et méthodologiques à partir desquels construire questionnement, exploration et analyse. Le recours aux sciences de l’action et aux modèles d’analyse du fonctionnement de l’action publique sera au cœur de cet outillage. Ce courant d’analyse nous permettra notamment de traiter des ruptures et des continuités entre le SDAU et le projet de territoire, par un découpage en différentes variables :

En revanche, ces deux dispositifs sont des systèmes d’action éminemment territorialisés (J.-G. Padioleau, 2000). A ce titre, le recours aux sciences de l’espace, et notamment aux analyses de la géographie sociale et politique, est indispensable pour observer et saisir pleinement leur imbrication et articulation territoriale. L’analyse du SDAU et du projet de territoire se situera donc à la croisée des sciences de l’action et des sciences de l’espace .

Les quatrième et cinquième chapitresprésentent successivement le SDAU de la ville nouvelle et le projet de territoire Nord-Isère. Ils sont construits sur un même schéma, déclinant phase de conception et phase de mise en œuvre. Ces phases seront analysées en fonction des stratégies des acteurs (institutionnels et sociaux), des ressources qu’ils mobilisent pour faire valoir leurs intérêts et leurs droits, et des contraintes et opportunités qui leurs sont fixées par les règles institutionnelles générales et spécifiques. Par ce choix méthodologique, nous souhaitons privilégier une démarche comparative diachronique qui nous permettra de révéler des ruptures et des continuités entre ces deux dispositifs, et ce au niveau de leur contenu et de leurs modes de faire.

Enfin, nous proposons de développer en conclusion généraleune relecture transversaledes phases de conception et de mise en œuvre du SDAU et du projet de territoire en présentant de façon synthétique les principales caractéristiques que nous aurons identifiées tant du point de vue de leur contenu que de leurs modes de faire. Cette (re-)lecture nous permettra notamment d’établir une synthèse des ruptures et des continuités entre ces deux plans d’action.