Pour P. Veltz, « le contenu social du SDAU ne saurait s’épuiser dans la forme d’un outil (ce que le SDAU paraît être de par sa présentation : un document d’urbanisme, de « planification », voire de « programmation »), ni dans les débats d’idées ou les conflits de volonté de quelques sujets-décideurs, dont il serait la tribune, mais qu’il ne se comprend qu’à travers une trame complexe de rapports (et notamment entre niveau politique et économique), dont l’existence est fondamentalement indépendante de la conscience qu’en ont ceux-là mêmes qui en sont les supports » 113 .
E. Preteceille révèle que la planification urbaine peut être assimilée à « une socialisation étatique des processus d’appropriation de l’espace visant à la reproduction élargie des effets utiles d’agglomération » 114 . Selon C. Topalov et P. Veltz, il serait également fallacieux de considérer la planification urbaine comme un processus qui s’écarterait exceptionnellement ou accidentellement de la norme qui le régit ou comme « un dispositif dirigiste qui comporte des moments de relâchement libéral ». Structurellement « monopoliste », la planification est essentiellement dérogatoire pour les grands investisseurs, et ne l’est que très exceptionnellement pour les petits propriétaires.
VELTZ P., « Rapport sur le texte de C. MINGASSON », in COLLOQUE de DIEPPE, op. cit., pp. 531-557.
PRETECEILLE E., « Eléments pour une analyse de la planification urbaine », in COLLOQUE de DIEPPE,
op. cit., pp. 559-577.