2.3.3. Le sens politique de l’intercommunalité en villes nouvelles

Les recherches dont nous traitons ici interrogent le sens politique de l’intercommunalité des villes nouvelles dans une double logique d’exception et de progressive banalisation de la catégorie d’action publique « villes nouvelles », suite à la fin de leur statut spécifique d’OIN. Ces travaux scientifiques nous sont particulièrement utiles car ils abordent trois concepts clés (les acteurs, les institutions et de manière indirecte les ressources) à partir desquels nous analysons le SDAU de la ville nouvelle et le projet de territoire Nord-Isère.

Les recherches sur le sens politique de l’intercommunalité appréhendent dans un premier temps les interactions entre les différents acteurs (publics ou privés) impliqués dans l’opération villes nouvelles. Elles abordent à ce titre les intérêts, les idées, les droits et les comportements des acteurs. L’essentiel du travail de recherche repose ici sur l’analyse des différentes logiques d’alliances et de conflits qui caractérisent les villes nouvelles, ceci à trois échelles. A l’échelle intra urbaine, l’analyse porte sur les relations qui se sont nouées entre les communes, les SAN et les EPA afin de rendre compte des fonctions respectives de ces trois entités au sein du système villes nouvelles et de leurs évolutions. A l’échelle locale, l’analyse est plutôt centrée sur les logiques d’alliances dans lesquelles les villes nouvelles sont inscrites. Elle décrit essentiellement les relations entre le « dedans » et le « dehors » ainsi que les logiques d’hybridation. Enfin, l’analyse des rapports entre les villes nouvelles et les conseils généraux, les régions et les grands opérateurs, et de leur rôle de point d’appui dans les politiques structurantes, les placent dans un système de relation « vertical ».

Ces travaux de recherche dévoilent dans un second temps tout un corpus de discours politiques qui traversent la période (des années 1960 à nos jours) et qui déclinent, parfois selon des formulations différentes les mêmes revendications. Au-delà de la récurrence des thèmes, il s’agit en réalité de percevoir à quels types d’enjeux nous avons affaire. Deux pistes méritent d’être creusées : la construction politique des villes nouvelles et l’imbrication des territoires politiques.