3.1. Construction du dispositif de recherche

3.1.1. La planification urbaine dans le cadre théorique de l’analyse du fonctionnement de l’action publique

Cette partie présente un aperçu sur les fondements théoriques qui structurent toute l’ossature de la recherche, et donc le raisonnement poursuivi. Le recours à l’analyse du fonctionnement de l’action publique constitue ici non pas un révélateur du fonctionnement général des processus de décision publique dans la planification urbaine, mais un guide d’investigation, permettant de comprendre les modes opératoires de la planification, entendue comme un mode d’action publique, en reconstruisant les hypothèses sur lesquellesles collectivités publiques se fondent (parfois implicitement) pour résoudre les problèmes publics.

Plus précisément, la majorité des concepts utilisés dans notre thèse est alimentée par les publications du Centre de sociologie des organisations de M. Crozier (M. Crozier, E. Friedberg, 1977, M. Crozier, 1991) ³⁰² , mais aussi par les approches de la « régulation » politique et les courants de recherches qui s’inspirent pour l’essentiel du développement des analyses systémiques du pouvoir (à la suite, en particulier de D. Easton et H.-A. Simon ³⁰³ ). Toutefois, l’influence de ces travaux est limitée dans notre thèse aux seuls apports heuristiques si bien développés par ces auteurs. Ceux-ci nous fournissent des références pour identifier les acteurs et leurs réseaux ainsi que leurs modalités d’interactions. En revanche, dans notre approche, leurs stratégies, leurs intérêts et leurs comportements dépendent essentiellement de facteurs liés à leurs ressources et à leur « encadrement institutionnel », à observer de manière empirique plutôt qu’à des « forces systémiques » souvent privilégiées par ces auteurs. Dans ce sens, notre démarche s’inspire fortement du modèle théorique d’analyse de politiques publiques développé par P. Knoepfel, C. Larrue et F. Varone (2001).