Nous définissons la « phase de mise en œuvre » comme l’ensemble des processus qui visent la réalisation concrète des objectifs d’aménagement 332 . Cette phase comprend notamment l’organisation des moyens à mettre en œuvre et l’interprétation des problèmes publics à résoudre, c’est-à-dire leur adaptation aux situations concrètes rencontrées. La phase de mise en œuvre est donc en lien direct avec le territoire et l’organisation des activités dans l’espace. Le processus de mise en œuvre est de fait essentiellement caractérisé par des interactions entre différents acteurs, qu’ils soient publics ou sociaux (i.e. « la société civile »).
Ici encore, les acteurs sont impliqués dans un processus compétitif, non seulement par rapport à la distribution des ressources mises à la disposition des responsables de la mise en œuvre, mais aussi par rapport à la distribution même du pouvoir de définir et de redéfinir les « règles du jeu » au cours de celui-ci. Tout acteur qui parvient à (re-)définir les règles du jeu est en effet capable d’influencer la mise en œuvre de manière considérable. L’enjeu principal consiste donc à occuper la position de celui qui définit, interprète et modifie les règles institutionnelles du jeu (E. Friedberg, 1993). Partant, cette approche implique de centrer l’analyse sur les stratégies des acteurs parties prenantes, de même que sur leurs intérêts et leurs comportements effectifs.
Leur application n’est pas un objet simple à étudier. La raison tient essentiellement à la nature particulière
des événements que nous devons observer. En effet, le processus de mise en œuvre se présente comme
une multiplicité d’activités éparpillées sur une période de temps assez longue, dont il est difficile de distinguer
le début et la fin. Cette variable structurelle limite de fait notre analyse de la mise en œuvre du projet
de territoire, car nous n’avons pas le recul nécessaire pour l’appréhender de manière exhaustive.