3.1.3.3. Limites et points forts de l’approche retenue

Il nous faut préciser que la notion de phase a généralement une connotation négative car trop associée à l’idée de linéarité et de séquentialité du processus. Certes. Mais, cette approche séquentielle est conçue dans notre recherche comme un cadre et non comme une grille rigide 333 .

Elle nous permet d’une part de réduire la complexité de nos objets d’analyse en identifiant, pour chacune des phases considérée, les enjeux et les acteurs impliqués. Nous pouvons ainsi conduire une analyse de la composition des acteurs et de sa variation entre le schéma directeur et le projet de territoire. L’approche séquentielle nous permet d’autre part de prendre en considération l’existence de boucles de rétroactions tout au long du processus,et de formuler, pour chacune des phases, des questions d’analyse, des hypothèses spécifiques, voire des théories partielles en fonction des champs disciplinaires que nous avons retenus : la science politique et la géographie.

En revanche, cette approche séquentielle doit être complétée par une analyse plus transversale des phases de conception et de mise en oeuvre. Cette analyse transversale reposera notamment sur l’étude approfondie des acteurs impliqués, de leurs ressources et du cadre institutionnel au sein duquel ils interagissent.

Notes
333.

C’est ce que rappelle P. Müller lorsqu’il note que « la représentation séquentielle des politiques ne doit pas être utilisée de façon mécanique. Il faut plutôt se représenter les politiques publiques comme un flux continu de décisions et de procédures dont il faut essayer de retrouver le sens ». MULLER P. (1990), op. cit., p. 33.