3.3.2. Priorité à la description empirique et « narrative »

Priorité à la description empirique

Avec la posture inductive et compréhensive va la priorité à la découverte du terrain et à la mise en œuvre d’une description qui devient « au moins aussi importante que l’interprétation des faits observés », car c’est elle qui permet de mettre en évidence tel fait apparemment anodin ou tel problème a priori peu important 372 . Bien entendu, cette description n’est jamais exhaustive, loin de là. D’une part, la rationalité du chercheur est tout aussi limitée que celle de l’acteur et, d’autre part, la description n’obéit pas à un strict empirisme, considérant qu’il y aurait des faits bruts qui parleraient d’eux mêmes, elle est instruite et encadrée par la problématique, les prémisses théoriques et la grille de questionnement préalablement établis et explicités.

Les dimensions de l’analyse empirique proposées ici reposent notamment sur des constructions de la réalité sociale auxquelles procèdent les différents acteurs impliqués dans les phases de conception et de mise en œuvre du SDAU et du projet de territoire. Ces réalités dites « construites » par les acteurs sont à objectiver en reconstruisant, par exemple, les objectifs définis dans ces deux dispositifs à partir, d’une part, des constructions individuelles et collectives des acteurs et, d’autre part, de documents « techniques » ou « généraux » de nature diverse (partie 3.3.3.2), même s’ils demeurent toujours sujets à l’interprétation de l’analyste.

Notes
372.

FRIEDBERG E. (1993), op. cit., p. 295.