La loi Rocard de 1983 permet notamment de réviser le périmètre d’urbanisation de la ville nouvelle. Comme en 1978, le projet de révision est élaboré à la suite de multiples négociations entre l’Administration et les communes intéressées. Les termes de la négociation sont d’ailleurs identiques et laissent le « dernier mot » à l’Etat. Selon l’article 4 de la loi, « sur la demande d’une ou plusieurs communes, ou s’il estime nécessaire, le représentant de l’Etat peut proposer le retrait d’une ou plusieurs communes en assortissant cette proposition des révisions territoriales rendues nécessaires par la poursuite de l’urbanisation et préalablement acceptées par les communes concernées ». Il en résulte pour les communes qui désirent se retirer de la ville nouvelle, d’abandonner la partie de leur territoire située dans la zone d’agglomération nouvelle, au sens de la législation antérieure (Loi Boscher).
© EPIDA / S. Rabilloud / C. Balvay
Sur les quatre communes qui ont souhaité sortir de la ville nouvelle, seules les communes de Grenay, Saint-Alban-de-Roche et Roche ont pu se retirer, selon les modalités territoriales précédemment définies 551 . Quant à la demande de retrait de Four, elle est rejetée au motif que le conseil municipal a refusé de céder les terrains situés en Zone d’agglomération nouvelle. Pour l’Administration et conformément au SDAU, ces terrains constituent en effet la seule jonction possible entre les pôles urbains de l’Ouest (Villefontaine) et de l’Est (ZAC des « Trois Vallons »). La Loi Rocard propose par ailleurs aux communes limitrophes qui ne font pas, ou qui ne font plus partie de l’agglomération nouvelle, d’intégrer (ou de réintégrer) le Syndicat d’agglomération nouvelle. Malgré les propositions de l’Etat de créer une agglomération élargie avec Bourgoin-Jallieu, la commune refuse de retourner dans le dispositif ville nouvelle au motif de la préservation de l’autonomie communale.
Au final, le nouveau périmètre de la ville nouvelle englobe en totalité les territoires des communes de Villefontaine, Saint-Quentin-Fallavier, L’Isle d’Abeau, Vaulx-Milieu et Four (voir carte n°10, page précédente). Ce nouveau périmètre est voté par le comité syndical du SCANIDA et par les conseils municipaux selon la règle de la « majorité qualifiée ». Il est bien entendu que si les conditions de majorité ne sont pas respectées, la procédure, identique à celle utilisée en 1978, implique de valider le nouveau périmètre par un décret en Conseil d’Etat.
En conclusion, l’examen des stratégies de négociations sous-jacentes aux modifications du périmètre d’urbanisation de la ville nouvelle révèle :
Grenay cède à Saint-Quentin-Fallavier les terrains situés principalement dans la zone industrielle de
« Chesnes Ouest » et au Nord de la RN 6 (130 hectares). A l’inverse Saint-Quentin-Fallavier cède à Grenay des terrains représentant 27,5 hectares situés au sud du territoire de Grenay. Saint-Alban-de-Roche cède à
L’Isle d’Abeau environ 180 hectares, dont la ZAC des « Trois-Vallons ». L’Isle d’Abeau récupère par ailleurs la ZAC « Saint-Hubert », cédée auparavant à Villefontaine à la suite de l’arrêté préfectoral du 19 juin 1981. Enfin, Roche cède près de 120 hectares à Villefontaine (ZAC des « Fougères »).