La similarité des objectifs de la DTA avec ceux du SDAM de 1970

L’examen des orientations de la DTA pour l’agglomération Nord-Isère révèle d’emblée une forte similitude avec les objectifs fondamentaux du schéma de l’OREAM de 1970 pour la ville nouvelle. Les procédés langagiers et la rhétorique rationalisante sont ici récurrents et se signalent notamment par l’académisme des figures territoriales utilisées : la DTA affiche et réaffirme par exemple la nécessité pour « l’agglomération Nord-Isère » et non plus pour la ville nouvelle, d’être un « pôle d’équilibre, relais du développement économique et urbain » devant organiser le desserrement de l’agglomération lyonnaise. Cette figure est très voisine, voire analogue à celle utilisée dans le SDAM de 1970. En effet, l’un des objectifs de L’Isle d’Abeau était qu’elle devienne un « pôle de fixation de la croissance lyonnaise afin d’éviter la création d’une zone urbaine diffuse faisant écran entre Lyon et la région desservie ».

En matière d’implantations économiques, la ville nouvelle était désignée dans le SDAM comme un « pôle d’appui au développement économique de Lyon ». Ce concept est similaire à celui affiché par la DTA où « l’agglomération Nord-Isère » doit devenir un « pôle-relais » de Lyon pour l’accueil d’activités économiques, notamment d'envergure métropolitaine 583 .

Enfin, nous pouvons encore citer les modalités d’aménagement du territoire privilégiées par la DTA. Elles impliquent pour « l’agglomération Nord-Isère » de « mettre en œuvre une trame verte d’agglomération » 584 . Ce concept rappelle à l’évidence celui affiché par le SDAM lorsqu’il propose de développer un pôle urbain « devant intégrer la nature », « maintenir la qualité du cadre de vie » et « éviter la dévalorisation du patrimoine agricole » 585 .

Notes
583.

DTA de l’aire métropolitaine lyonnaise, Projet, septembre 2004,p. 35.

584.

Ibidem, p. 50. Le projet de trame verte consiste à « développer une armature verte dans le cœur des tissus urbains agglomérés. Il intègre dans cette perspective les espaces verts dans un réseau de liaisons irriguant l’ensemble des différents espaces urbains faisant accès aux grands espaces naturels situés en périphérie.
Il s’appuie sur des réalisations existantes et la mobilisation des terrains non bâtis publics et privés ; parcs et jardins ; secteurs agricoles ; espaces patrimoniaux. Cette trame a notamment une vocation paysagère et de loisirs de proximité complémentaire de l’espace public urbain ».

585.

Schéma d’Aménagement de la métropole Lyon – Saint-Etienne – Grenoble, p. 94.