Des objectifs non incarnés par les élus locaux

Le formalisme du projet de territoire tient par ailleurs au fait qu’une partie de ses objectifs découle directement de la DTA de l’aire métropolitaine lyonnaise 656 . Elle détermine à la fois la vocation de l’agglomération Nord-Isère (« être un pôle structurant régional » 657 ) et son ambition (« constituer le troisième pôle de l’aire métropolitaine, aux côtés des agglomérations de Lyon et de Saint-Etienne » 658 ). Cette procédure revient à placer les élus devant un projet conçu selon des principes quasiment indiscutables puisqu’ils correspondent aux orientations fondamentales de l’Etat.

Nous pouvons constater que ce procédé est similaire à ce que nous avons décrit pour l’élaboration du SDAU de la ville nouvelle : la plupart des objectifs et des principes d’aménagement du SDAU correspondaient en effet aux directions du SDAM et du Livre blanc approuvé lors du CIAT du 26 mai 1970. Cette procédure plaçait notamment les élus sur le terrain de la rationalité de l’aménagement où la cohérence logique étayée sur ces mêmes principes demeurait du domaine de l’incontestable car invérifiable.

Notes
656.

Le chapitre 2 du projet de territoire intitulé « Le territoire Nord-Isère a la chance d’être le troisième pôle de l’aire métropolitaine lyonnaise » rappelle à ce titre les prescriptions de la DTA pour « l’agglomération nord-iséroise ». Elles définissent à la fois la place et le rôle de l’agglomération dans l’armature régionale. Projet de territoire
Nord-Isère (Version n°10)
, pp. 16-17.

657.

Ibidem, p. 16.

658.

Ibidem. Voir également DTA de l’aire métropolitaine lyonnaise, Projet, septembre 2004, p. 24 : « L’ambition légitime de participer au positionnement international de la métropole, par un développement à la fois spécifique et complémentaire doit conduire cette agglomération nord-iséroise à rechercher des fonctions supérieures adaptées liées au sport, à la santé, à la nature, compte tenu de son environnement ».