Les principales caractéristiques de la phase de conception du SDAU et du projet de territoire

Afin de faciliter une lecture comparée de leurs principales caractéristiques, nous avons opté pour un tableau synoptique, à partir duquel nous présenterons les symptômes qui situent le projet de territoire plutôt en continuité qu’en rupture au regard des modes d’action de la planification « traditionnelle ».

Relecture transversale de la phase de conception du SDAU et du projet de territoire
  Eléments constitutifs SDAU Projet de territoire
Conception 1/ La formulation des objectifs
2/La dynamique institutionnelle
les éléments opératoires
les éléments organisationnels
les éléments procéduraux
- Programmation des grands investissements à long terme, schéma destiné à maîtriser le futur et à réduire l’incertitude en faisant entrer les réalités à venir dans un cadre prédéfini ; schéma qui repose par ailleurs sur une identification des besoins
- Représentations territoriales majeures : extension radioconcentrique, développement périphérique en tache d’huile, mitage, desserrement territorial
- Production d’énoncés stratégiques : Polycentrisme, rééquilibrage de l’agglomération lyonnaise, re-créer la ville, centralité hiérarchisée, équilibre habitat/emplois, ville-verte,
ville à la campagne ; objectif transcendant : créer les conditions pour l’épanouissement de l’homme
- Le résultat d’une logique de substitution : déclinaison et application des principes d’organisation spatiale et de stratégie d’aménagement de schémas de planification définis à l’amont : SDAM de l’OREAM, Livre Blanc de la MEAVN.
- Arrangements politico-administratifs centralisés et fermés aux acteurs sociaux ; position centrale monopoliste de l’administration(modèle techniciste) ; CLAU uniquement associée + absence de pans entiers de la société civile (corps intermédiaires, syndicats, etc.)
- Instruments d’interventions utilisés : instruments coercitifs ("arsenal juridique" et règles institutionnelles, y.c. contrainte des réserves foncières de l’Etat) ; instruments persuasifs (ressource cognitive, maîtrise de l’information) ; instruments incitatifs
- Répartition inégale des ressources entre les acteurs : monopole des acteurs institutionnels / pas d’échange de ressources avec les acteurs sociaux
- Harmonisation des offres d’équipements et de services sur le court et moyen terme, projet qui concourt à réduire les incertitudes et qui repose (encore) sur une identification des besoins
- Représentations territoriales majeures : étalement urbain, mitage du territoire, desserrement territorial
- Production d’énoncés stratégiques : Polycentrisme, pôle d’équilibre du développement urbain de la métropole lyonnaise ; organisation spatiale hiérarchisée (ville-archipel), équilibre habitat/ emplois/ équipements, ville-verte, ville-nature ; objectif transcendant : améliorer la qualité de vie au quotidien
- Le résultat d’une logique de substitution : déclinaison des objectifs de la démarche de planification L’Isle d’Abeau 2015 et de la DTA de l’aire métropolitaine lyonnaise (démarches pilotées par l’Etat)
- Arrangements politico-administratifs centralisés et fermés aux acteurs sociaux ; système fermé aux acteurs extérieurs à l’administration ; rôle uniquement consultatif du CDNI + absence de pans entiers de la société civile (corps intermédiaires, syndicats, etc.)
- Instruments d’interventions utilisés : prédominance des instruments persuasifs (contrôle des régulations interprétatives et stratégiques par l’EPIDA) et recours plus intense à la ressource consensus + permanence des instruments coercitifs et incitatifs
- Répartition inégale des ressources entre les acteurs : monopole des acteurs institutionnels / pas d’échange de ressources avec les acteurs sociaux

L’analyse de ce premier tableau comparatif portant sur la phase de conception du SDAU et du projet de territoire fait notamment apparaître plusieurs similitudes troublantes au regard de ce qu’on pourrait attendre d’une démarche de projet. Ces similitudes sont en réalité autant de symptômes qui cachent deux éléments de continuités majeurs : la prééminence de l’approche top-down (i.e. dirigée par le centre)sur l’approche bottom-up (i.e. en provenance du bas)et le monopole de la ressource cognitive détenu par les acteurs institutionnels.