Un langage politique est le système sémiotique par lequel s’exprime une philosophie politique. Une philosophie politique n’est pas une idéologie. Elle est le cadre assurant l’expression des différentes options politiques respectueuses de celui-ci. Le lieu de production du langage politique est donc guidé par la normativité. C’est parce qu’il définit une stratégie d’action et que celle-ci peut être mise en cause constamment, s’il en vient à se contredire dans sa prescription, que le lieu de production du langage politique est soumis au rapport entre conditions de production et conditions d’interprétation.
C’est ainsi que le propre du lieu de production du langage politique nous semble être la réflexivité, avant même la normativité. Tout langage, on le sait, est normatif. Tout langage qui utilise, deplus,des arguments et des techniques rhétoriques, peut faire de la normativité une raison d’être. Le postulat réflexif ne peut être intégré, en revanche, que lorsque la mise en question de la norme est une condition de la norme elle-même 101 .
Sur l’importance de la réflexivité : DOMÈNECH, A: Ocho desiderata metodológicos de las teorías sociales normativas, in Isegoría nº18, 1998 pp.115-141. Nous trouvons une critique de la réflexivité in ROSANVALLON, P: Le peuple introuvable; Gallimard, Paris 1998. Cette critique porte sur le caractère procédural rattaché à la notion de réflexivité. Nous allons essayer dans cette thèse, afin de dépasser cette critique, de défendre une conception procédurale de l’espace public qui donnerait une place au sujet politique et donc à la communication.