La caractéristique du lieu de construction du texte est d’être constitué par ce que Barthes avait appelé les « êtres de parole » 102 . Il s’agit du lieu proprement sémiotique dans le processus de communication médiatée 103 . Il est composé d’une forme matérielle (le signifiant) et d’un contenu (le signifié). Ce caractère signifiant nous permet d’aborder ce lieu de construction, dans le travail d’analyse, comme étant la situation spécifique de communication dans laquelle se déploie le discours. C’est ainsi que chacune des situations globales de communication est mise en forme dans un dispositif signifiant différent.
Le lieu de construction du texte désigne enfin le lieu où un ensemble d’énoncés et d’images acquièrent une cohérence globale. Cette cohérence peut se lire, mais elle peut aussi se regarder se voire ou s’écouter dans le cas des médias audiovisuels. Nous ne saurions donc réduire le lieu de construction du texte à sa seule composante graphique. Le texte désigne ainsi ‘ « la manifestation matérielle (verbale, gestuelle, iconique, etc.) de la mise en scène d’un acte de communication, dans une situation donnée, pour servir le projet de parole d’un locuteur donné » ’ 104 ‘ . ’
BARTHES, R : introduction à l’analyse structurale de récit in Communication nº 8, 1966 et La mort de l’auteur in Essais critiques IV, Seuil, Paris 1984
Nous adoptons avec la notion de « communication médiatée » la terminologie de Patrick Charaudeau qui a l’avantage de désigner toute forme de médiation sans se restreindre aux médias d’information de masse.
CHARAUDEAU, P: Grammaire du sens et de l’expression, Hachette éducation, Paris 1992 (p.645).